La réhabilitation du quartier du Banlay se dessine petit à petit. Après une première phase de destruction de plusieurs bâtiments en 2021, les nouveaux logements sociaux sortent de terre. La semaine dernière, aux abords du chantier, rue Gustave-Flaubert, Nièvre Habitat avait convié les élus et Michaël Galy, préfet de la Nièvre, pour la pose de la première pierre des résidences Flaubert, une réalisation qui entre dans le cadre du Nouveau programme de renouvellement urbain (NPRU).
Fini les grandes barres d’immeubles, place aux logements sociaux nouvelle génération, respectueux de l’environnement et propices au bien-être des résidents. L’architecture de ces bâtiments est en symbiose avec l’environnement, en préservant les arbres existants, et elle s’adapte au relief et aux rues adjacentes. La transformation est visible uniquement sur les parcelles des bâtiments détruits.
Ce nouveau projet, mené par le bailleur social Nièvre Habitat, est une opération mixte. Alors que la Résidence Flaubert, située en partie haute, en est à ses prémices ; les fondations viennent tout juste de commencer. Ce bâtiment collectif sera composé de 17 appartements (10 T2 et 7 T3) répartis sur deux étages avec terrasses privatives et places de parking sécurisées.
En suivant la route, les Jardins d’Élisa sont déjà bien avancés. Ils se composent de huit maisons individuelles (4 T3 et 4 T4). Cette reconstruction est la première opération menée par Nièvre Habitat impliquant la nouvelle réglementation environnementale RE2020, plus ambitieuse et plus exigeante pour les techniques de construction. L’objectif est de poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et du confort des constructions, tout en diminuant leur impact carbone.
En effet, en France, le secteur du bâtiment représente 44 % de la consommation d’énergie et près de 25 % des émissions de CO2. Les 25 logements aux normes RE2020 seront « bas-carbone », chauffés par les pompes à chaleur ou par le réseau de chaleur urbain. Leur construction fait appel à des matériaux biosourcés, et ils sont orientés de façon à réduire l’impact thermique en été. Enfin, les espaces communs seront végétalisés.
Cette opération de renouvellement du Banlay est à la fois « source de satisfaction et d’inquiétudes », relève Jean-Paul Fallet, président de Nièvre Habitat lors de son discours. Satisfaction, car ces nouveaux logements sont l’exemple d’une collaboration constructive entre les divers financeurs, et « c’est une fierté de voir que la conception et la réalisation répondent aux besoins de la réglementation RE2020 et aux besoins des habitants et des locataires ».
L’inquiétude, elle, porte sur le financement d’un tel projet. Le coût global de l’opération a été estimé à 5,4 millions d’euros. Malgré les subventions de la Région (900 000 €), de Nevers Agglomération (137 000 €), du Département (56 000 €), et l’emprunt et l’investissement sur ses fonds propres de Nièvre Habitat (1,6 million d’euros), « 500 000 € sont toujours en cours de recherche pour équilibrer le budget », explique Jean-Paul Fallet, évoquant « un surcoût dû à l’envolée des prix des matériaux de construction depuis les prémices du NPRU ».
Et d’alerter « l’ensemble des parties prenantes du NPRU » sur les conséquences de ces difficultés budgétaires : « Sans modifications profondes ni soutien fort de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine, ce projet ne pourra se poursuivre. En responsabilité envers nos locataires, nous ne pourrons supporter des projets déficitaires. »
La construction des résidences Flaubert a été saluée par Fabien Bazin, président du Conseil départemental, présent lors de la pose symbolique de la première pierre : « Ces nouveaux logements sont représentatifs des villes à taille humaine. C’est une fierté de notre capacité à discuter et élaborer ensemble des outils bénéficiant aux habitants. Mais pour repenser les habitats de demain, en construire ou en rénover, il nous faudra plus d’argent. »
En attendant l’arrivée des premiers locataires, courant 2025, un point sur le financement est prévu dès janvier.