D’ici la fin de l’été, une stratégie départementale de développement des énergies renouvelables sera présentée par le Conseil départemental et le Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre (SIEEEN). Pour nourrir la réflexion, un premier atelier de concertation a réuni 70 personnes (élus, techniciens, associations, etc.) à l’Agropôle du Marault, pour dresser un état des lieux et surtout pour envisager les énergies au meilleur potentiel dans la Nièvre. Le solaire est largement arrivé en tête des suffrages, devant le bois, tandis que se confirme la défiance envers l’éolien.
La flambée du coût des énergies, l’incertitude sur les approvisionnements et le déclin programmé, de COP en COP, des combustibles fossiles constituent un cocktail de bonnes raisons d’adopter une stratégie de développement des énergies renouvelables dans la Nièvre. Portée par le Conseil départemental et le Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre (SIEEEN), cette dynamique mobilise les élus, les techniciens, les associations de défense de l’environnement. Une logique participative et citoyenne qu’ont rappelée Blandine Delaporte, 1ère vice-présidente du Département, et Guy Hourcabie, président du SIEEEN, en préambule de l’atelier de concertation qui s’est tenu à l’Agropôle du Marault, le 12 mars.
L’état des lieux a fait apparaître, dans la Nièvre, un potentiel d’énergies renouvelables de 6351 Gigawatts-heure (GWh) assez large pour couvrir la consommation (5720 GWh en 2020). Avec 2 725 GWh, le solaire se place nettement en tête, loin devant le bois, la méthanisation et l’éolien, qui oscillent tous autour des 800 GWh ; la chaleur fatale (issue de l’activité industrielle), la géothermie et l’hydroélectricité referment la marche, à bonne distance.
Pour atteindre l’autosuffisance, un sérieux coup de collier s’impose, puisqu’en 2020, dernière année de référence, seulement 754 GWh d’énergies renouvelables ont été produits dans le département. Ainsi, pour réaliser le potentiel solaire, il faudrait 2 077 hectares de panneaux photovoltaïques, soit 0,3 % de la surface du département. Quant à l’éolien, les 788 GWh envisagés dans les projections nécessiteraient la construction de 131 mâts – soit à peine l’équivalent d’un pour deux communes.
Forts de cet état des lieux et de ces données, les participants à l’atelier ont phosphoré en petits groupes pendant plus d’une heure sur les ressources énergétiques des territoires nivernais. Des débats riches et courtois, malgré les dissonances, conclus par des votes, table par table. Sans véritable surprise, c’est l’énergie solaire qui se détache dans les suffrages, mais avec une priorité donnée à l’équipement des toitures et des bâtiments, et une réserve envers l’agrivoltaïsme, confirmée lors du débrief des votes. Ressource omniprésente dans la Nièvre, le bois occupe la deuxième place du classement, devant la chaleur fatale et la géothermie. Quant à l’éolien, qui suscite dans la Nièvre de fortes oppositions aux projets d’implantation, il s’est classé, là aussi sans surprise, à la dernière place des votes.
Signe d’un intérêt pour le sujet, la longueur des débats sur le premier thème a repoussé au prochain atelier (le 21 mai) la tenue de la seconde session de travail collectif, qui devait se pencher sur les leviers d’action stratégiques pour accélérer la production d’énergie renouvelable.