La Nièvre est un département où la forêt est omniprésente dans le paysage et source de revenus. Le Morvan et le plateau Nivernais sont les deux principaux secteurs d’exploitation. Ses surfaces boisées, de 238 000 ha, qui couvrent 35 % de la superficie de la Nièvre et représentent 1 600 emplois, subissent une transformation climatique importante. Aujourd’hui, le mardi du climat vous présente les transformations des forêts nivernaises dues au changement climatique.
La Nièvre est une des réserves forestières les plus importantes en France avec la présence de la 1ère chênaie de France dont la qualité est reconnue à l’échelle nationale et une des premières réserves foncières de résineux (3ème réserve nationale de douglas). Le Morvan est la 1ère région française productrice de sapin de Noël (1360 ha en 2010), avec une centaine de producteurs dont la plupart sont spécialisés (Label rouge « sapin de Noël coupé »). L’essence la plus fréquente est le Nordmann, puis l’Epicéa. Cette culture représente un millier d’emplois pour la production (entretien et contrôle des mauvaises herbes) et la préparation des commandes.
Les essences de chênes et les épicéas (douglas) sont en difficulté car très consommatrices d’eau.
Les épicéas sont particulièrement vulnérables aux parasites. Initialement déclenchée en région Grand Est, l’épidémie de scolytes s’étend désormais sur la quasi-totalité des forêts d’épicéas, de la moitié nord de la France (Bourgogne-Franche-Comté, Hauts-de-France, Normandie) à l’Auvergne Rhône-Alpes. Au-delà des coupes exceptionnelles, le dépérissement des épicéas modifie l’aspect de la forêt. En effet, les arbres attaqués par les scolytes sont facilement identifiables par le changement de la couleur de leurs aiguilles, virant du vert au brun, puis par leur disparition totale. A titre d’exemple, pour le Douglas, déjà 40 hectares de coupés à cause du scolyte, 100 000m3 sur pied détruit dans la Nièvre. Les risques de dégâts se concentre sur les Bertranges Prémery, Bellary pour les chênes, et dans le Morvan pour les sapins de Noël.
Le réchauffement climatique, ses hivers doux et ses périodes de sécheresse, a eu raison des essences d’épicéa qui nécessitent de l’altitude et de l’eau et qui sont infestées de scolytes, A court terme, ils pourraient être condamnés dans nos plaines et le Morvan. Les sapins de Noël ne sont pas encore touchés. En revanche 20000 pieds plantés brûlent chaque printemps à cause de l’intensité du soleil. La difficulté est que les propriétaires ont tendance à couper en préventif, ce qui ajoute à un flux déjà conséquent en bois et fait chuter les cours.
Les activités agriculture/sylviculture et pêche représentent 6 % de l’emploi dans la Nièvre. Mais pour 50% des communes (155 sur les 307 communes comptent des emplois dans ce secteur), ces emplois représentent plus de 30 % de l’emploi présent sur la commune.
Aussi l’activité agricole et dans une moindre mesure l’activité sylvicole sont structurantes pour le territoire nivernais (données SIRENE 2019), c’est pourquoi le Conseil départemental a réalisé un diagnostic de vulnérabilité au changement climatique et mis en œuvre une stratégie d’adaptation au changement climatique sur nievre.fr