Deuxième canal le plus fréquenté de France, le canal du Nivernais attire et fascine des publics de tous horizons : plaisanciers, cyclistes, randonneurs, pêcheurs. Pour apaiser leur coexistence et fluidifier les relations avec les habitants et les professionnels (éclusiers, agents de maintenance, commerçants) travaillant sur cette sublime artère patrimoniale, le Conseil départemental a élaboré une signalétique, déployée sur la partie concédée (voir encadré) entre Cercy-la-Tour et Sardy-lès-Épiry, et un guide à destination des usagers.
Sous un soleil clément et l’œil intrigué des camping-caristes et des cyclotouristes croisant sur le port de Châtillon-en-Bazois, élus et professionnels ont inauguré la nouvelle signalétique élaborée par le Conseil départemental. Les onze panneaux répartis sur les 58 km de section concédée, entre Cercy-la-Tour et Sardy-lès-Épiry, ont été conçus pour sensibiliser les usagers du canal du Nivernais au mieux vivre ensemble, qui devrait être une évidence dans un cadre aussi paisible et majestueux, mais qui mérite une piqûre de rappel. Un guide des bons usages a été également réalisé par les services du département, afin d’être diffusé cette saison sur tous les points d’information.
« Ce thème du partage du canal est bigrement important », souligne Alain Herteloup, vice-président du Conseil départemental en charge des infrastructures. « Ce site est multiusages, multifréquentations, et chacun doit bien avoir en tête le respect de l’autre. » Entre les plaisanciers plus ou moins chevronnés, les cyclos et randonneurs sur la Véloroute, et les pêcheurs, la coexistence s’est pacifiée mais peut encore s’adoucir, comme le rappelle à son tour Jean-Louis Lebeau, président du Syndicat mixte d’équipement touristique du canal du Nivernais : « On revient de loin. Au départ, les relations étaient difficiles. Le canal est un patrimoine commun, et ce n’est que dans le collectif, le partenariat, que nous pouvons travailler. »
Au cœur du canal et de ses usages, en charge du fonctionnement des écluses et de la maintenance, les agents du Département sont particulièrement soumis aux variations du vivre ensemble, au même titre que les autres professionnels – les commerçants, notamment – fréquentant la vénérable voie d’eau. Fabien Bazin, président du Conseil départemental, leur a rendu un hommage appuyé, avant de rappeler que la vie du canal avait été marquée par « deux événements majeurs » en 2025 : le renouvellement de la concession avec Voies navigables de France pour un demi-siècle (voir encadré), ce qui donne aux collectivités et aux investisseurs une visibilité primordiale pour l’avenir des maisons éclusières, et la cohabitation entre usagers : « Il nous a fallu un an pour mettre au point la signalétique et le guide. L’enjeu est important, car le canal est le deuxième de France en termes de fréquentation. Il doit être à la hauteur du slogan : la Nièvre, c’est le Lubéron sans les snobs. »
Un « art de vivre nivernais » rappelé par Jean-Paul Fallet, président délégué de Nièvre Attractive : « Le canal du Nivernais est un des joyaux de notre département. C’est un moteur de développement touristique, un atout pour l’économie, et la fierté de la Nièvre. »
Situé à proximité du port de Châtillon-en-Bazois, le Centre d’exploitation et de navigation du Conseil départemental est le camp de base des équipes qui interviennent sur la partie concédée du canal, de Cercy à Sardy. L’effectif varie selon la saison : si 22 agents travaillent à l’année, ils sont près de 40 au plus fort de l’activité, avec le renfort de 7 saisonniers de mai à septembre et d’éclusiers recrutés pour les jobs d’été (10 en juillet et 10 en août).
Pour le Département de la Nièvre, qui s’est engagé au début des années 1970 pour la survie de ce vivant patrimoine historique, le canal du Nivernais est bien plus qu’un « simple » canal ; il est un des marqueurs forts de l’identité du territoire, et l’un de ses plus beaux ambassadeurs.
En 1972, la convention de concession signée avec Voies navigables de France – VNF, le bras armé fluvial de l’État – permettait à la collectivité d’entretenir et de valoriser le secteur de 58 km entre Cercy-la-Tour et Sardy-lès-Épiry, qui recèle plusieurs merveilles du canal, dont le site de Fleury à Biches, les voûtes de La Collancelle, l’étang de Baye et l’échelle de 16 écluses de Sardy.
La concession d’un demi-siècle, prolongée de trois ans, arrive à échéance fin 2025. Au terme de longues négociations avec VNF, la concession pour 50 ans supplémentaires a été signée au début de l’année ; elle prendra effet le 1er janvier 2026.
