Il a frôlé la disparition du territoire français, mais il ne nous en tient pas rigueur. Sauvé par des passionnés et une bonne couverture juridique, le castor d’Europe est présent en France, et notamment dans la Nièvre. Il s’y fait discret – castor échaudé… – pour s’aménager des terriers et des galeries dans les berges, créant des retenues d’eau qui régulent, sans le savoir, la violence des crues et amortissent le choc des sécheresses. Bref, un vrai partenaire face aux effets du changement climatique, à bichonner d’autant plus en 2024, année du castor.
Après avoir frôlé l’extinction en France, le castor d’Europe a pu recoloniser notre territoire grâce aux efforts d’une poignée de passionnés et à une protection juridique forte. Dans la Nièvre, il s’est installé sur la Loire et sur ses affluents tant en rive droite (Vrille, Mazou, Ixeure, Aron, Cressonne, les deux Nièvre) qu’en rive gauche (Colâtre,Abron, Ozon), remontant les cours vers les têtes de bassin.
Le castor est un animal discret, essentiellement nocturne, qui dépend de la qualité des cours d’eau pour vivre et prospérer. On a coutume de dire que le castor est garant d’un bon état des rivières. En effet, il a besoin de creuser des terriers et de se nourrir ; il va donc s’installer dans des zones dépourvues d’enrochements ou de berges bétonnées, et plutôt bien pourvues en ripisylves – des arbres et de la végétation. En résumé, le castor recherche un écosystème riche et varié.
De quelle façon les castors peuvent-ils nous aider à atténuer les effets du changement climatique ?
Ces animaux façonnent des milieux en taillant régulièrement la végétation, en creusant des terriers et des galeries dans les berges. Ils redonnent vie et dynamique aux cours d’eau entravés par l’homme, en créant finalement de nouveaux habitats, en laissant libre cours à la végétation, en abattant et en déplaçant du bois, en construisant des barrages qui vont créer des zones humides.
“Ingénieur des écosystèmes” mal aimé
En créant ces retenues d’eau, les castors atténuent la violence des crues. Ces nouveaux étangs régulent l’eau dès l’apparition du barrage et du débordement qu’il provoque. L’eau a plus de place pour se disperser, ce qui diminue le risque d’inondations. Le niveau des nappes phréatiques remonte, ce qui limite les risques liés aux sécheresses.
Enfin, les zones humides sont aussi des puits de carbone. Elles disparaissent comme peau de chagrin en France, et le travail des castors permet fort heureusement d’en favoriser de nouvelles.
Le castor reste un animal méconnu, qui peut être mal aimé en raison des quelques dégâts qu’il peut causer à des vergers par exemple, ou en raison des modifications qu’il apporte dans le cycle de l’eau et qui peuvent impacter des zones cultivées.
Néanmoins, sa présence est bien plus bénéfique que ces quelques désagréments, et il est indispensable de cohabiter avec cette espèce considérée comme un “ingénieur des écosystèmes” qui peut nous aider à être plus résilients face au réchauffement climatique.
A retenir : si vous avez manqué la sortie castor programmée le 22 juin dernier, dans le cadre de l’Agenda nature 2024 initié par le Conseil départemental, vous pouvez visionner cette petite présentation du castor européen.