À l’initiative de Fabien Bazin, président du Conseil départemental, la Nièvre va progressivement transformer en passerelles les « frontières » avec ses voisins. Une affaire de cœur, de raison et de bon sens pour affermir les liens entre des territoires aux caractéristiques communes. La première convention de coopération a été signée, jeudi 5 septembre, avec la Saône-et-Loire, dans le site symbolique du musée de Bibracte, haut lieu du Morvan qui constitue l’un des traits d’union historique, géographique et affectif entre les deux départements.
Jouant à saute-frontière sur la limite géographique qui traverse l’imposant musée de Bibracte, Fabien Bazin, président du Conseil départemental de la Nièvre, et André Accary, son alter ego de Saône-et-Loire, ont chaleureusement signé la première convention de coopération entre leurs deux départements, jeudi 5 septembre.
Une première qui résonnait comme une évidence dans le vaste vaisseau de pierre et de verre où se découvre depuis 1995 la mémoire vive de la défunte capitale des Éduens. La Nièvre et la Saône-et-Loire ont en partage une histoire, une géographie, des « frontières », et des traits de caractère – ruralité, industrie, élevage, etc. les deux départements sont également liés (soudés ?) par le Morvan, massif unique de moyenne montagne qui recèle à lui seul d’innombrables points d’attache entre les habitants et les collectivités : tourisme, culture, environnement, mémoire.
Entre ces deux départements, la vie circule, depuis toujours, avec l’évidence de la proximité et d’une communauté de destins. Les services des Conseils départementaux entretiennent des échanges réguliers autour de questions elles aussi communes, telles que les actions sociales, les collèges, l’entretien des routes, l’agriculture, l’aménagement, les usages numériques.
« Les Départements ont longtemps été dans l’œil du cyclone », rappelle Fabien Bazin. « Pendant vingt ans, on a évoqué la possibilité de leur disparition. Mais force est de constater les carences de l’État, dans l’accompagnement financier des SDIS, par exemple. Les compensations attendues ne sont pas au rendez-vous. Face à cette situation, il nous a semblé important de trouver les moyens les plus intelligents de travailler ensemble, entre département, dans l’intérêt général. C’est une manière de faire assez traditionnelle et efficace en ruralité. »
André Accary a détaillé les thématiques sur lesquelles la mutualisation s’engagera naturellement au cours des cinq ans de la convention : « Le tourisme, la santé, les établissements pour personnes âgées, la voirie… Nous avons beaucoup d’axes de travail en commun. Nous allons travailler avec la Nièvre mais aussi avec l’Ain pour l’acquisition de matériel à destination des pompiers. » La cartographie forestière menée à l’échelle du Parc naturel régional du Morvan, avec l’appui du Département de la Nièvre, est une autre illustration de ces « bonnes pratiques » interdépartementales à partager.
Puisque la Nièvre n’est pas une île, et que l’horizon de ses habitants ne se borne pas aux frontières territoriales, de nouvelles façons de coopérer sont à construire, à imaginer, entre les Départements.