Savez-vous comment on peut évaluer l’impact des activités humaines sur la planète ? Ou encore, jusqu’à quel point la nature peut-elle supporter les pollutions ? Pour répondre à ces questions, une équipe internationale de chercheurs a défini en 2009, le concept des neuf limites planétaires. Ils ont identifié et quantifié les seuils au-delà desquels les équilibres naturels terrestres pourraient être déstabilisés, et les conditions de vie devenir défavorables à l’humanité.
En effet, la vie sur notre planète est régie par les neuf processus identifiés par les chercheurs réunis autour du Stockholm Resilience Centre (SRC) :
- le changement climatique,
- l’érosion de la biodiversité,
- la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore,
- le changement d’usage des sols,
- le cycle de l’eau douce,
- l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère,
- l’acidification des océans,
- l’appauvrissement de la couche d’ozone,
- l’augmentation de la présence d’aérosols dans l’atmosphère.
Or, en septembre 2023, les chercheurs établissent que six des neuf limites planétaires ont été franchies !
En quoi ces franchissements sont-ils dangereux ?
Cela augmente le risque de déstabiliser l’environnement planétaire de manière irréversible, avec des impacts majeurs pour les êtres vivants et des modifications brutales des équilibres naturels. Certaines d’entre elles seront irréversibles.
En 2023, le Commissariat général au développement durable (CGDD) a publié un nouveau rapport sur La France face aux limites planétaires, qui a détaillé la contribution de la France au dépassement de cinq des neuf limites pouvant faire l’objet d’une analyse au niveau national. Que nous apprend ce rapport ? Un exemple très significatif : la France est responsable d’une « déforestation importée » liée aux importations de matières premières agricoles et forestières, s’élevant à 14,8 millions d’hectares en 2016.
Focus sur le changement climatique
La concentration de CO2 dans l’atmosphère est l’un des paramètres permettant de mesurer le changement climatique. La limite a été franchie. En 1850, la concentration de CO2 dans l’atmosphère était de 280 parties par million (ppm) ; elle est de 425 ppm en 2023.
Entre 1850 et 2021, la France a émis 2,3 % du CO2 accumulé dans l’atmosphère.
Tous ces concepts sont étroitement imbriqués et dépendent les uns des autres. On peut presque parler d’effet domino.
La biodiversité fragilisée
Les êtres humains détruisent de nombreux habitats naturels, surexploitent les ressources (pour la pêche, l’agriculture, l’urbanisation, etc.), entraînent entre autres conséquences l’accumulation des gaz à effet de serre, la déforestation, et provoquent la disparition de milliers d’espèces animales et végétales. Cette biodiversité, à laquelle nous appartenons, est vitale pour que nous puissions nous nourrir, nous soigner. Une sixième extinction de masse est en cours.
Le changement d’usage des sols
Savez-vous que pour assurer le bon fonctionnement de la planète, il est nécessaire de conserver 75 % de la superficie forestière originelle et de ne pas passer sous la limite critique des 54 %?
C’est pourquoi l’objectif de zéro artificialisation nette en 2050 est inscrit dans la loi Climat et Résilience du 22 août 2021.
Conclusion : prenons soin de notre planète, de notre maison. Nous n’en avons qu’une !