Le dérèglement climatique affecte les saisons ; en témoigne cette douceur de fin d’hiver qui annonce un printemps précoce. C’est l’occasion de se pencher sur les alternatives à la gestion classique des espaces verts dans les communes.
Dans le domaine des espaces verts, des évolutions sont constantes depuis plus d’une décennie, aussi bien sur le domaine privé que public. En effet, plusieurs facteurs ont suscité ces changements de pratique : interdiction des produits phytosanitaires, réduction des moyens humains et financiers, triple nécessité de préserver la biodiversité, d’embellir les espaces publics et de répondre aux attentes des citoyens.
Les espaces verts publics se modifient au gré des nouvelles techniques. Un peu de liberté et de spontanéité permet aux végétaux d’occuper l’espace différemment : place aux pelouses et prairies fleuries, aux arbustes, aux haies, et même aux mares. Tous les espaces verts d’une commune ne nécessitent pas forcément le même entretien, aussi est-il nécessaire de les répertorier puis de choisir la bonne méthode pour chaque site.
Ce retour d’une nature moins disciplinée favorise l’installation durable d’une biodiversité nécessaire, des insectes aux hérissons en passant par des espèces d’oiseaux plus nombreuses et même des chauves-souris ! Redonner sa place à la nature dégage du temps et mobilise les agents publics sur d’autres missions.
Cette gestion différenciée est également une manière de s’adapter au changement climatique : les sols désormais couverts d’herbe seront moins exposés aux aléas climatiques et pourront garder de la fraîcheur en été, limitant en parallèle les impacts de la sécheresse.
De la même façon, une herbe plus haute va jaunir beaucoup moins vite que du gazon. La ressource en eau sera préservée si l’on a pris soin de limiter les arrosages et de mettre en place, par exemple, le paillage pour les massifs de fleurs ou un système d’arrosage en goutte à goutte.
Des cimetières plus verts
Savez-vous que, depuis le 1er juillet 2022, l’interdiction d’utiliser des produits phytosanitaires s’est étendue aux cimetières ? Dans la Nièvre, un certain nombre de communes ont également choisi de végétaliser ces lieux en apportant un soin particulier à l’aménagement paysager. Ainsi, les allées, les pieds de mur et les délaissés accueillent pelouses et fleurs.
Ainsi, en fonction de l’usage de ces espaces, la gestion différenciée est une approche plus respectueuse, plus proche de la nature. La commune et ses habitants peuvent ainsi garantir une meilleure adaptation au changement climatique, tout en favorisant la reconquête de la biodiversité et en améliorant la qualité paysagère.