Depuis bientôt vingt ans, le Conseil départemental coordonne le Réseau départemental de suivi de la qualité de l’eau superficielle, en partenariat avec les Agences de l’eau Loire-Bretagne et Seine-Normandie et le Parc naturel régional du Morvan. Les 27 stations, qui passeront à 33 en 2025, donnent la mesure de l’état écologique – bon, moyen ou médiocre – des cours d’eau nivernais. Une précieuse base de données qui permet de déceler les dégradations pour en comprendre les origines et tenter de les résoudre.
Pas de défense sans connaissance. Avant 2004, la qualité des cours d’eau de la Nièvre était un sujet… gazeux, diffus, traité çà et là par les services de l’État et les collectivités locales. La directive cadre européenne sur l’eau, établie par l’Union européenne en 2000, change la donne en visant un « bon état des eaux » pour 2015. En 2004, le Conseil départemental de la Nièvre décide de se doter d’un véritable outil de mesure. Ainsi naît le Réseau départemental de suivi de la qualité de l’eau superficielle.
En concertation avec les Agences de l’eau Loire-Bretagne et Seine-Normandie, 27 stations de suivi sont définies dans le département : 11 pour Loire-Bretagne, 16 pour Seine-Normandie. Pour chacune, six prélèvements d’eau sont réalisés chaque année : un au premier trimestre, quatre en période d’étiage, et un au dernier trimestre. Le suivi, mené sur deux années, dresse le bilan de santé de chaque cours d’eau, classé selon son état écologique : bon, moyen ou médiocre. En 2022, seuls le Corbelin (station de La Chapelle-Saint-André) et l’Oisy (station d’Oisy) affichaient un bon état écologique ; sept cours d’eau étaient classés comme moyens (le Sauzay, le Beuvron, le Canard, le Fontbout, la Douceline, la Nièvre aval et le Guignon), et quatre médiocres (la Fontaine de Creux, la Canne, le Ribretin et la Dragne).
Les données collectées par le Réseau de suivi « nourrissent » les programmes de travaux des différents contrats territoriaux de rivières qui couvrent la Nièvre et visent notamment à restaurer la continuité écologique des cours d’eau ou à ménager la ripisylve. La connaissance s’étoffera, d’ici 2025, avec l’arrivée de six stations sur le secteur Loire-Bretagne : la Nièvre de Champlemy, la Vrille, l’Heuille, le Rebilleau, le Bellary et le Ginardeau.
Le Réseau de suivi constitue également un indicateur des effets du changement climatique. En 2012, une seule station était à sec sur le bassin Seine-Normandie ; en 2022, il y en a neuf.