Notre planète se réchauffe plus vite que prévu. C’est ce que conclut un deuxième rapport sur les indicateurs du changement climatique mondial, publié tout récemment dans le journal Earth System Science Data (ESSD).
Ce rapport est le fruit d’une mise à jour des travaux du groupe de travail n° 1 du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), préparée par une cinquantaine de scientifiques.
Que nous apprend ce rapport ?
Les tendances constatées depuis quelques mois se confirment : le réchauffement des températures au niveau mondial, provoqué par les activités humaines, a progressé de 0,26 ° C sur la décennie 2014-2023.
Pour rappel, depuis la période préindustrielle (1850), les températures moyennes ont augmenté de 1,19 ° C. C’était déjà un rythme bien trop soutenu, en comparaison de la “rapidité” du dernier changement survenu il y a 20 000 ans, lorsque la température moyenne était inférieure de 5 °C à celle d’aujourd’hui !
Cette accélération des températures mondiales est due à des émissions de gaz à effet de serre toujours aussi élevées, générées par nos activités humaines, et leurs conséquences désastreuses pour la planète : déforestation, exploitation des combustibles fossiles, assèchement des zones humides, etc. Les experts parlent d’environ 53 milliards de tonnes d’équivalent CO2 émises chaque année entre 2013 et 2022.
Et maintenant ?
Il est plus que jamais nécessaire de poursuivre les actions individuelles et collectives pour non seulement atténuer le réchauffement climatique mais aussi s’adapter. Le GIEC a d’ores et déjà prévu que ce réchauffement va se poursuivre a minima jusqu’en 2040.
Diminuer drastiquement l’utilisation des énergies fossiles, développer un modèle de sobriété en s’appuyant sur les énergies renouvelables, accélérer la transition agricole, protéger les puits de carbone, réduire les inégalités sociales, etc. : les pistes sont nombreuses et chaque collectivité, à son échelle et dans son domaine de compétences, peut engager des actions de transition, avec les citoyens et les entreprises. La gravité de la situation ne doit pas empêcher l’action et l’envie collective de repenser nos modes de vie pour assurer la résilience de nos sociétés.
À noter : en 2023, l’augmentation record de la température a été enregistrée à + 1,43°C en raison du phénomène El Niño, qui est naturellement venu s’ajouter au réchauffement d’origine humaine. El Nino apparaît tous les trois à sept ans
Plus d’informations sur la plateforme de données et de sciences ouvertes, le Climate Action Tracker (en anglais) : https://climateactiontracker.org/