Évaporation, condensation, précipitations, infiltrations ou ruissellement. Chacun a appris le cycle de l’eau au cours de sa scolarité. Chacun a remarqué, même dans la Nièvre, que ce cycle est cabossé depuis quelques années, avec des épisodes de sécheresse qui frappent tous les ans et des phénomènes violents (orages, inondations) plus fréquents. Le symptôme d’un cycle de « l’eau bleue » (celle de nos rivières, lacs et nappes) particulièrement perturbé.
Vous ne le savez peut-être pas mais, en 2023, le cycle de l’eau bleue (c’est-à-dire les cours d’eau, les lacs et les nappes phréatiques) a été classé comme « perturbé au-delà du soutenable ». La sixième des neuf limites planétaires est donc totalement dépassée. La notion de limites planétaires est développée depuis 2009 par le Stockholm Resilient Center. Il s’agit de neuf grands processus biophysiques et biochimiques dont la perturbation par les activités humaines menace la stabilité et la résilience du « système Terre ».
Quelles sont les causes de cette perturbation ?
Le dérèglement du climat et des précipitations, engendré par nos émissions de CO2, et principalement nos activités, notamment agricoles ou industrielles, qui nuisent directement à l’eau bleue.
Comment fonctionne le cycle de l’eau ?
Voici l’explication du site des Agences de l’eau. Sous l’action du soleil, l’eau subit un phénomène d’évaporation. Elle quitte les océans, les lacs, les rivières et les plantes (on parle alors d’évapotranspiration) pour s’élever dans les airs. La voici sous forme de vapeur. En rencontrant des températures plus basses, la vapeur se condense en fines gouttelettes formant les nuages. Les gouttelettes grossissent et finissent par tomber sous forme de précipitations (pluie ou neige). On passe alors à l’étape du ruissellement et des infiltrations. Une partie de l’eau s’écoule sur le sol jusqu’aux rivières, fleuves et océans, l’autre s’infiltre et gagne les nappes phréatiques. Et le cycle de l’eau recommence !
Le hic, c’est que le réchauffement climatique impacte ce cycle.
Lorsque les températures montent, l’évapotranspiration augmente aussi. On retrouve alors plus de vapeur d’eau dans l’atmosphère et moins d’eau disponible à l’état liquide. Les phénomènes extrêmes sont alors plus fréquents et plus violents : inondations ou périodes de sécheresse plus longues.
Dans le même temps, la quantité d’eau qui alimente les cours d’eau ou s’infiltre dans le sous-sol diminue, entraînant une baisse du débit des rivières et un appauvrissement des nappes phréatiques.
L’eau est un élément vital pour assurer la vie sur terre. Or, quand le cycle de l’eau est perturbé, notre quotidien l’est aussi, comme nous avons pu le constater depuis le début de l’année, en France mais aussi dans le reste du monde. C’est une ressource précieuse que nous devons protéger.