Réunis en session plénière extraordinaire à Nevers, jeudi 3 mars, les élus du Conseil départemental jeune et citoyen (CDJC) ont cogité sur le projet « Collège de demain » lancé par leurs aînés. La matinée d’ateliers a vu fuser les idées de transformation des établissements qui révèlent une conscience environnementale et altruiste déjà affirmée, et des envies de liens plus forts avec le territoire alentour.
Tous collégiens, les élus du Conseil départemental jeune et citoyen (CDJC) ont enfilé le costume d’experts pour contribuer au Collège de demain, jeudi 3 mars. Rassemblés dans la salle François-Mitterrand, cadre rituel et imposant des sessions des « grands », avant de se répartir en ateliers, les adolescents ont écouté Fabien Bazin, président du Conseil départemental, pour une présentation de la feuille de route : « Nous vous avons réunis pour cette session plénière extraordinaire car nous essayons de construire le « collège de demain », qui se réalisera dans un avenir proche – d’ici un, deux ou trois ans. Les bâtiments dans lesquels vous étudiez sont occupés sept mois par an ; ils sont vides le reste du temps, et on pourrait imaginer qu’il s’y passe plein de choses, du sport, du théâtre, etc. Nous avons pensé que la meilleure chose à faire était de demander aux premiers intéressés – les élèves – de nous donner un chemin. Alors, vous pouvez vous lâcher. »
L’invitation au lâcher prise a été saisie au rebond pendant 90 minutes de réflexion collective en groupes répartis dans les salles et animés par des adultes. Le bureau des élus laisse échapper des éclats de rire pendant l’échauffement proposé par l’animateur, gonfler-dégonfler le ventre pour travailler la respiration, agiter les bras comme une poule pour « faire chauffer les neurones » : « On a oxygéné le cerveau, on peut y aller. » Etat des lieux, inventaire des « pires trucs », propositions, utopies : les post-it se remplissent et nourrissent les « paper boards ». La scène se répète à quelques mètres dans la salle François-Mitterrand et dans le foyer des élus, où les membres du CDJC ont entamé la matinée de session par un petit-déjeuner.
Des bâtiments bercés de végétation, frugaux en énergie grâce aux panneaux solaires ou aux éoliennes, de la lumière et de la couleur, des tableaux tactiles et des tablettes pour tous, des événements culturels en journée comme en soirée, des bras ouverts aux personnes en difficulté, aux migrants, etc. « Vous êtes parfaitement en phase avec votre époque », salue Blandine Delaporte, vice-présidente en charge des Transitions, du Fonds d’innovation et d’investissement territorial et du Dialogue avec les habitants. « Vous êtes sensibles à l’environnement, aux nouvelles technologies, au vivre ensemble, à la solidarité. Un collège avec tout ça, ce serait vraiment chouette. »
Arrive l’heure de la synthèse. A nouveau réunis, les élus écoutent les rapporteurs lister les propositions. « Vous avez fait un gros travail ce matin », se réjouit Fabien Bazin. Les idées du CDJC seront rejointes, au cours des prochaines semaines, par les propositions des autres acteurs de la vie au collège – professeurs, parents, élus. Le Collège de demain sera testé sur trois ou quatre établissements pilotes, pour voir si le conditionnel de l’utopie peut s’écrire au présent du réel.