Deux médecins généralistes, deux infirmières, une psychomotricienne : le Pôle de santé communal de Saint-Eloi affichait une forme radieuse pour son inauguration en présence des partenaires (État, Conseil départemental, Pays Val de Loire Nivernais). Une nouvelle rafraîchissante sur le front brûlant de la démographie médicale nivernaise.
A 28 ans, Michaël Simonnot a bouclé la boucle. Le nouveau médecin généraliste de Saint-Eloi, qui a ouvert son cabinet il y a cinq mois dans le Pôle de santé de la commune, est un enfant du pays : « J’étais à l’école ici », sourit le jeune homme en marge de l’inauguration du pôle aménagé dans une haute et solide bâtisse qui respire l’architecture de la fin du XIXesiècle – l’ancienne école communale aux vies multiples de Poste, logements de fonction et bibliothèque.
Après neuf ans d’études à la faculté de médecine de Clermont-Ferrand, l’installation dans « sa » commune s’est imposée comme une évidence, confortée par ses ultimes stages chez des généralistes nivernais : « Je me sens bien ici », explique-t-il simplement. L’exercice dans les grandes villes ne l’a jamais fasciné : « Dans un département rural comme la Nièvre, la mentalité n’est pas la même, on est plus proche des patients. D’ailleurs j’essaie d’attirer d’autres internes. » Une façon prosélyte de remédier au déficit de médecins généralistes dans la Nièvre, dont Michaël Simmonot n’a pas tardé à mesurer l’ampleur : « Dès le début, mon planning était plein. Je compte 958 patients en cinq mois, je suis déjà au-dessus de la moyenne nationale (856, NDLR). »
A Saint-Eloi, le jeune médecin travaille aux côtés d’un autre généraliste, le Dr Stéphane Roche, de deux infirmières et d’une psychomotricienne dans le pôle ouvert par la municipalité avec le soutien financier de l’État, du Conseil départemental (via le contrat de territoire) et du Pays Val de Loire Nivernais. « Nous avons déjà réalisé deux phases, et il en reste deux à accomplir », a expliqué le maire et conseiller départemental Jérôme Malus lors de l’inauguration, le 7 juillet. La troisième phase verra l’installation d’un psychologue et d’un ostéopathe d’ici la fin de l’année, avant la construction d’un bâtiment de 150 m², à l’arrière du pôle, destiné à accueillir « deux dentistes et d’autres professionnels de santé » en 2023-2024.
Tour à tour, Eric Guyot, président du Pays Val de Loire Nivernais, la députée Perrine Goulet et le préfet Daniel Barnier ont salué la dynamique communale qui a fait naître et croître le pôle de santé. Dans le contexte étouffant d’une démographie médicale nivernaise en chute libre depuis des années, la nouvelle est un baume salué par Fabien Bazin, président du Conseil départemental : « C’est un moment important, qui survient juste après l’inauguration de l’internat du CHAN et au moment où nous lançons le premier centre territorial de santé à La Machine. Tout cela montre que lorsque nous agissons ensemble, nous sommes en capacité d’avancer. » Et de rappeler que le Conseil départemental accorde des bourses aux étudiants en médecine désireux de s’installer dans la Nièvre : « Nous avons 38 bourses en cours, et 15 médecins (dont Michaël Simmonot, NDLR) exercent dans le département grâce à cette bourse. »