Les amateurs de truffes savent que les chênes mycorhizés favorisent la production de cet or noir. Mais on sait moins que les mycorhizes sont des alliances « gagnant-gagnant » d’une plante et d’un champignon, dont certaines se révèlent utiles en temps de sécheresse ou d’inondation. Importantes pour la santé des sols, les mycorhizes n’échappent pas aux effets du changement climatique. On vous explique tout.
Savez-vous ce que sont les mycorhizes ?
Elles représentent l’une des symbioses les plus répandues sur la planète, qui associe une plante et un champignon mycorhizien ; on les retrouve ainsi chez presque 80 % des plantes terrestres.
Dans une mycorhize, la plante reçoit principalement des nutriments minéraux et de l’eau, tandis que le champignon reçoit les glucides et les vitamines de la plante. En résumé, ces champignons approvisionnent les végétaux en eau et en nutriments puisqu’ils absorbent le phosphore, capturent l’azote et stockent le carbone dans le sol.
Cette association est extrêmement bénéfique pour les plantes terrestres au point que certaines dépendent entièrement de cette relation pour se nourrir et exploiter leur environnement.
Malheureusement, les changements climatiques peuvent affecter les mycorhizes. Leur diversité a diminué ces dernières années en raison du temps plus chaud et plus sec. Des chercheurs de l’université du Wisconsin (États-Unis ont donc étudié les effets du changement climatique sur différents sols forestiers.
Il est apparu que certains types de mycorhizes peuvent aider les végétaux à résister à la sécheresse, aux inondations et aux infestations d’insectes. Cependant, en raison de la rapidité et de l’intensité du changement climatique, le changement climatique « impactera négativement » 35 % des relations entre les arbres qui y vivent et les champignons mycorhiziens.

Protéger les sols
Il existe une grande diversité de sols : plus de 320 types ont été identifiés. Complexes et multifonctionnels, les sols se trouvent au cœur des grands enjeux environnementaux, comme la disponibilité en eau de qualité, la préservation de la biodiversité, la sécurité alimentaire, la lutte contre le changement climatique, etc.
À l’échelle globale, ils stockent 2 à 3 fois plus de carbone que l’atmosphère, et 3 à 7 fois plus que la végétation dans le premier mètre. Ils constituent un immense réservoir de biodiversité ; leurs micro-organismes sont considérés comme les êtres vivants les plus diversifiés et les plus abondants sur terre.
Si les scientifiques ont besoin d’approfondir les connaissances sur les mycorhizes, ils savent avec certitude que le sol est un élément fragile et indispensable à nos vies et à nos sociétés. Alors que les sols se forment naturellement, très lentement, par altération des roches et activité de la faune et de la flore, l’homme les dégrade. Urbanisation, industrie, agriculture ou sylviculture génèrent ainsi artificialisation, érosion ou contamination.
Portons un autre regard sur les sols pour mieux les connaître et mieux les protéger.







