Avec la solidarité, la citoyenneté et l’éducation populaire en traits d’union humanistes, le Conseil départemental et les 33 centres sociaux nivernais cultivent des affinités que les tensions budgétaires omniprésentes ont renforcées. Le travail commun mené depuis le printemps 2024 pour ouvrir des pistes d’interventions et de financements a franchi une nouvelle étape, à Châtillon-en-Bazois, lors d’une soirée de « brainstorming » autour de propositions d’actions.
Tel l’écho d’un tsunami, la crise politique et budgétaire qui agite le sommet de l’État a prolongé ses effets jusqu’à la MJC de Châtillon-en-Bazois, théâtre, mercredi 17 septembre, d’une soirée de travail réunissant la quasi-totalité des 33 centres sociaux et socioculturels nivernais (un seul était absent et excusé), à l’invitation de leur fédération départementale et du Conseil départemental.
Le partenariat naturel à l’œuvre depuis des décennies entre ces acteurs majeurs, associatifs et institutionnels, de la solidarité est monté d’un cran, depuis mai 2024, avec une volonté de coopération renforcée que l’actualité nationale rend encore plus urgente. Entre chamboule-tout politique, dette anxiogène et montée des intolérances, l’horizon s’est singulièrement assombri : « Il n’est pas certain que le financement des associations comme les nôtres soit tellement à la mode dans les années à venir », pointe Frédéric Mestre, président de la fédération nivernaise. « Nous ne devons pas nous résigner. À nous de nous adapter. Nous avons des atouts à faire valoir, un modèle à défendre. »
« Nous devons entrer en résistance », insiste Fabien Bazin, président du Conseil départemental. « Avec la crise budgétaire, les Premiers ministres que l’on change comme des chemises, il est compliqué d’y voir clair. D’où la nécessité de se rassembler et de s’engager. Car il n’y a rien de pire que la loi de la jungle pour les acteurs de la solidarité. Le mur de la réalité impose l’action. Soyons concrets. »
Aussitôt dit, le plan d’actions élaboré au gré des ateliers, depuis la rencontre fondatrice du printemps 2024, a été passé au crible par la cinquantaine de salariés et administrateurs de centres sociaux, passant de table en table, par petits groupes, pour évaluer et enrichir les propositions : déploiement du bénévolat citoyen dans l’aide à domicile des seniors, recherche de nouveaux financements, stratégie de communication, ouverture vers de nouveaux publics, etc. Stimulante, la réflexion chorale a donné du corps aux idées et fait émerger des centres sociaux pilotes, pour chaque enjeu. Deux mois de « surboulot » se profilent avant des retrouvailles, en fin d’année, pour présenter et valider un programme opérationnel.