À l’invitation de la municipalité, le Conseil départemental a orchestré une « journée du développement communal » à Saint-Amand-en-Puisaye. Élus, techniciens et citoyens ont visité puis cogité sur les multiples moyens de valoriser la tradition potière, encore vive grâce au CNIFOP, de la ville, son patrimoine hérité de cette longue histoire, et la fascination qu’elle inspire à la jeune génération de céramistes. Un… tour de chauffe avant un second rendez-vous début octobre, avec une mobilisation encore plus large.
Services de l’État et du Département, experts du patrimoine, du tourisme et de l’attractivité (1), élus et techniciens des collectivités locales, céramistes, responsables associatifs, habitants : la première « journée du développement communal » de Saint-Amand-en-Puisaye a braqué une bonne cinquantaine de « regards » sur la commune à la lisière de la Nièvre et de l’Yonne, géographiquement nivernaise et rattachée à la communauté de communes – icaunaise – de Puisaye-Forterre.
« Je suis très heureux que l’on puisse engager ce travail de réflexion avec un regard extérieur à la commune, celui de différents acteurs et partenaires », salue le maire, Gilles Reverdy, dans le Cube, l’un de ces lieux de rencontres et d’ouverture qui font la signature de Saint-Amand-en-Puisaye. À la croisée des départements (le Loiret et le Cher ne sont pas loin) et des régions, le chef-lieu aux 1 250 habitants rayonne partout en France, et bien au-delà de l’Hexagone, grâce à son histoire potière, née de son sol exceptionnellement riche en argile, de la prodigalité de son bois et de son eau, un fabuleux cocktail qui attire, depuis des siècles, des générations de potiers, céramistes et artistes.
La traversée de la ville, en voiture ou mieux encore à pied, atteste cette imprégnation, des ateliers et bâtiments industriels postés à l’entrée de ville côté Myennes au faubourg des poteries au-delà de la Vrille, en passant par le musée du Grès (géré par le Département) abrité dans l’imposant château Renaissance et, naturellement, le CNIFOP, le centre de formation qui accueille chaque année des centaines de stagiaires.
Comment mieux valoriser ce patrimoine, et notamment le faubourg des poteries implanté à l’écart d’un centre-bourg en quête d’identité ? Comment faciliter l’installation des céramistes et artistes formés au CNIFP et motivés pour inscrire leurs pas dans le chemin tracé par leurs prestigieux aînés ? Comment fluidifier la circulation « douce », à pied et à vélo, dans ce carrefour de grands axes sillonné de poids lourds ? Telle est la feuille de route des « développeurs » réunis pour cette première journée, début juillet, et qui reviendront encore plus nombreux le 1er octobre pour décortiquer, aux côtés des locaux, les atouts de Saint-Amand-en-Puisaye.
La méthode de la « task force » appliquée et joyeuse, pragmatique et inventive, a été « testée à Authiou en 2024 », comme l’a rappelé Fabien Bazin, président du Conseil départemental : « Nous avons rassemblé une centaine de développeurs de tous les domaines, sur une journée, pour accompagner la municipalité et les habitants dans le projet Authiou 2030. Nous avons décidé de le refaire une fois par an, dans une commune différente. » Pourquoi Saint-Amand-en-Puisaye ? « Pascale de Mauraige (conseillère départementale du canton) me disait souvent que le Conseil départemental ne venait jamais à Saint-Amand (sourires). Je crois qu’on a rattrapé le temps perdu, car nous sommes venus très souvent ces dernières années. Saint-Amand est dans la Nièvre, c’est un territoire de notre département à part entière, et la Puisaye est aussi nivernaise, même si la communauté de communes est à 90 % dans l’Yonne. »
Après s’être imprégnés de la géographie amandinoise, en ralliant à pied le faubourg des poteries, les visiteurs et les locaux ont travaillé en ateliers, à côté du massif four couché de la Maison de la mémoire potière et sur le site du CNIFOP, avant de se retrouver pour la synthèse. Résidence d’artistes internationaux, pépinière pour jeunes céramistes, restauration, vie sociale, rapprochement entre artisans d’univers différents, décoration des entrées de ville et signalétique surlignant l’identité potière, contournement des poids lourds, etc. : les idées et propositions ont fusé, réalistes ou utopiques, dans un bouillonnement inspiré et canalisé par l’équipe de la direction des Territoires du Conseil départemental. Une synergie stimulante, unanimement appréciée, de bon augure pour le rendez-vous d’octobre.