Au lendemain du 7 avril, Journée mondiale de la santé, il est temps de faire un nouveau point sur le lien entre le changement climatique et notre santé.
Le 20 mars, Météo France a publié un rapport décrivant une France, en 2100, à + 4 °C par rapport à la période préindustrielle. Ce rapport s’inscrit dans la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC), issue des travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et qui doit servir de référence à toutes les actions d’adaptation menées en France.
En résumé, le rapport de Météo France prévoit pour la fin du siècle des étés de plus en plus caniculaires, des épisodes de pluies plus intenses aggravant le risque d’inondation, notamment dans les secteurs fortement imperméabilisés comme les villes, des sécheresses qui deviendront fréquentes en été et se poursuivront souvent en automne, et un risque de feux de forêt généralisé, qui n’épargnera pas la Nièvre.
Ces phénomènes affecteront évidemment la biodiversité, l’agriculture, l’accès à l’eau, et produiront des effets en cascade sur l’économie, l’industrie, le tourisme, et notre santé.
C’est dans ce contexte inquiétant que le bureau régional de l’Organisation mondiale de la santé pour l’Europe (OMS/Europe) lancera, le 11 juin 2025, la première Commission paneuropéenne sur le climat et la santé à Reykjavik (Islande).
Son objectif ? Sensibiliser les responsables politiques et plaider en faveur d’une action plus énergique dans plusieurs secteurs et à différents niveaux de gouvernement pour faire face aux effets sanitaires du changement climatique.
Nous avions déjà évoqué, lors de précédents Mardis du climat, le concept One Health (« une seule santé »), né après la recrudescence et l’émergence de maladies infectieuses, en raison notamment de la mondialisation des échanges mais aussi du changement climatique. Le principe repose sur la mise en évidence des liens entre la protection de la santé de l’homme, celle de l’animal et de leurs interactions avec l’environnement.
Or, sous l’angle de la santé, les émissions de CO2 affectent également la qualité de l’air, et indirectement la production alimentaire, par l’utilisation massive d’intrants chimiques destinés à pallier la baisse des rendements due au changement climatique.
N’oublions pas que le dernier rapport du GIEC insistait sur les risques sanitaires sensibles au climat, qui sont ressentis de manière disproportionnée par les personnes les plus vulnérables et défavorisées.