Chaque été, l’antenne Nièvre de la Ligue de protection des oiseaux de Bourgogne-Franche-Comté (LPO BFC) veille sur les busards cendrés dans la Nièvre. Ce magnifique rapace niche au sol dans les champs de céréales et, sans l’intervention de l’association, de nombreux poussins seraient détruits par les récoltes bien avant de prendre leur envol. Pour mener à bien cette mission, l’antenne Nièvre de la LPO peut compter sur l’aide financière du Conseil départemental, dans le cadre du Budget participatif nivernais, dont elle a été lauréate en 2023.
Grâce au soutien du Département de la Nièvre, toutes les cages destinées à protéger les poussins ont pu être refaites, et l’achat d’un drone apporte un gain de temps dans le repérage des nids tout en minimisant les traces dans les champs de céréales.
Six bénévoles se sont mobilisés pour ce sauvetage : 12 nids de busards cendrés ont été repérés, dont 4 dans un tout nouveau secteur prospecté près de Varzy. Au total, l’action de la LPO nivernaise a permis de trouver 39 poussins ; 32 ont pu prendre leur envol grâce à l’installation de cages dans les parcelles d’orge et de blé. Le dernier nid a fait l’objet d’une prédation avant la pose de la cage, et quelques poussins n’ont pas survécu aux aléas climatiques de la saison, qui ont probablement rendu difficile l’accès à la ressource nutritive, composée principalement de campagnols et complétée par des passereaux ou des insectes comme la grande sauterelle verte.
Tous ces jeunes busards ont pu être bagués avant l’envol qui s’est étalé entre le 10 juillet et début août. L’opération, menée par le bagueur généraliste Johann Pitois, s’effectue dans le cadre d’un programme personnel validé par le Centre de recherche par le baguage des populations d’oiseaux (CRBPO), qui dépend du Muséum d’histoire naturelle de Paris.
Grâce à cette étude, la LPO obtient non seulement des éléments sur la migration du busard cendré, qui traverse le Sahara pour passer l’hiver en Afrique, mais elle peut aussi déterminer le sexe de l’oiseau, avec la couleur de l’iris, et l’âge des jeunes en mesurant la longueur d’aile. Enfin, elle permet de corréler la date de leur envol (30 jours pour les mâles, plus légers, et 35 pour les femelles) avec les dates de moisson, afin d’établir le pourcentage de jeunes sauvés par la protection. De même, les mesures biométriques comme la masse ou la longueur du tarse apportent des informations sur l’état de santé des poussins et la réponse biologique de l’espèce aux changements climatiques.
Toutes ces informations, très précieuses pour l’étude et la sauvegarde du busard cendré, sont collectées par le réseau des chercheurs qui travaillent sur l’espèce.
Le Conseil départemental salue cette action constructive de la LPO BFC pour la préservation des espèces, ainsi que la collaboration précieuse des agriculteurs.