En avril 2023, un rapport du ministère de l’Agriculture (1) pointait la disparition de 70 % des haies depuis 1950. Même si leur rôle face au dérèglement climatique, à la baisse de la biodiversité et à l’érosion des sols est désormais (re)connu de tous, le déclin se poursuit, au rythme de 23 500 km arrachés par an entre 2017 et 2021. Alors, ce Mardi du climat rappelle, une fois de plus, l’importance de ces « forêts linéaires », et attire l’attention sur une haie que chacun peut créer dans son jardin : la haie sèche.
Entre les haies et le climat, le lien est une évidence. Personne ne peut remettre en cause les bienfaits des haies. Véritables écosystèmes, ces petites “forêts linéaires”, comme on les surnomme, sont des lieux de biodiversité grouillants de vie. Elles rendent de multiples services aux animaux de ferme et à la faune sauvage, au sol et à l’eau, au climat et aux humains.
Mais savez-vous que l’on peut aussi créer des haies différentes, non-vivantes, appelées haies sèches ? Ce type de haies a de nombreux avantages. En premier lieu, sa conception relativement simple et peu coûteuse vous permettra de faire des économies de carburant. Eh oui, les branches, tailles et tontes que vous comptiez acheminer en déchetterie composeront la structure de votre haie sèche. Comme il est interdit de brûler ses déchets verts, celle-ci représente une bonne façon de les réutiliser intelligemment.
Les vies du bois mort
Votre haie sèche va donc être composée de bois mort, qui joue un rôle essentiel dans les cycles naturels. Ce bois va se décomposer peu à peu, et servir de gîte et de couvert pour la petite faune, les insectes, les oiseaux, les reptiles ou encore les batraciens. Cette nouvelle matière organique nourrira aussi le sol.
En plus d’être un réservoir de biodiversité, votre haie sèche pourra vous servir à délimiter une zone, une parcelle, et fera office de coupe-vent et de zone d’ombrage. Ce faisant, elle conservera l’humidité du sol. Elle est donc souvent utilisée comme outil technique en permaculture.
Mode d’emploi
Pour bâtir une haie sèche, il suffit d’utiliser les tailles d’arbres, les branches tombées, les tontes de pelouse, les racines, etc. Disposez le tout entre des séries de simples piquets en bois plantés à intervalles réguliers. Ce “couloir” végétal pourra avoir une largeur comprise entre 50 cm et 1 m, selon l’espace dont vous disposez.
Ensuite ? C’est tout simple, vous n’avez plus qu’à laisser faire la nature. Les petits mammifères et oiseaux se chargeront de transporter des graines d’espèces végétales diverses, d’arbustes et d’arbres qui composeront une haie vivante et naturelle au fil des années.