Programmés lors du 37e D’Jazz Nevers Festival, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux ont présenté, mardi soir à la Maison, leur dernière création, Tout-Moun. Un spectacle époustouflant qui s’inspire du célèbre poète, romancier et philosophe Édouard Glissant.
Avec cette scénographie, Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, les deux co-directeurs du Centre chorégraphique national de Belfort (Viadanse), rendent hommage à la pensée de l’écrivain martiniquais Édouard Glissant. Un hommage jusque dans le titre Tout-Moun qui signifie en créole « chacun et tout le monde ». Une pensée qui forge le spectacle : dix danseurs, tous issus de nationalités diverses et de cultures chorégraphiques différentes, forment une dissemblance chorégraphiée qui impressionne et interroge.
Tout commence dans la pénombre, le souffle émis par le saxophone est à peine audible, comme un battement de cœur, il donne le tempo aux danseurs qui évoluent lentement. Puis l’impulsion s’accélère, les danseurs se réveillent et la lumière se révèle. Un impressionnant ballet virevoltant se met en place. Les entrechoquements et les entremêlements des danseurs répondent au saxophone de Raphaël Imbert et aux arrangements de Benjamin Lévy, en partie improvisés.
De grands voiles translucides, mais suffisant opaques, servent d’écran où des images d’une nature luxuriante sont projetées. Les effets de lumières sur les voiles donnent à l’ensemble un effet de scintillement. Les émotions ressenties se contredisent ; tantôt inaccessible, tantôt d’une grande lucidité, le spectacle reste néanmoins, pour les néophytes ou pour les experts, un moment touchant et émouvant rempli de mystère.
Des singularités qui fusionnent et donnent tout son sens au métissage des arts prôné par Édouard Glissant.