Le rapport annuel 2023 du Haut Conseil pour le Climat vient de sortir, et souligne clairement que la France n’est pas prête pour le changement climatique en cours et à venir. Mais qu’est-ce que le Haut Conseil pour le Climat ? Quelles sont les recommandations du rapport annuel ? On vous explique tout.
Le Haut Conseil pour le Climat est une instance consultative indépendante française, créée en novembre 2018, placée auprès du Premier ministre et composée au plus de treize membres experts nommés par décret.
Après une année 2022 où « le changement climatique dû à l’influence humaine a entraîné des impacts graves en France en 2022 pour les personnes, les activités économiques, les infrastructures et les écosystèmes », le Haut Conseil constate que les dispositifs de prévention et de gestion de crise actuels n’ont pas été suffisants.
Son rapport annuel évoque 2 816 décès pendant les canicules en 2022 ; il a été rédigé avant le rapport de Santé Publique France, qui estime à environ 7 000 morts le bilan des canicules l’an dernier.
Nous le savons, le changement climatique a de nombreux impacts :
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En 2022, ce sont 8 000 demandes de communes pour catastrophes naturelles, avec un coût pour les assureurs de 2,9 milliards d’euros, qui ont été déposées.
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La sécheresse historique a engendré une sécheresse des sols exceptionnelle pour les trois quarts du territoire métropolitain, avec une baisse de 10 à 30 % de la production agricole selon les filières, et une production hydroélectrique enchute de 20 %.
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La biodiversité est gravement menacée ; près de la moitié (47 %) des espèces étudiées par le GIEC ont subi des extinctions de populations locales, associées à une hausse des températures.
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Une température annuelle record de + 2,9°C par rapport à la période 1900-1930.
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Un déficit de précipitations de 25% par rapport à la période 1991-2020.
Quelles recommandations ?
Pour le Haut Conseil pour le Climat, les émissions de gaz à effet de serre doivent baisser 2,5 fois plus vite ! Elles ont diminué de 11 millions CO2 eq en 2022, soit – 2,7% d’émissions brutes.
Or, en prenant en compte l’équité, l’objectif devrait être de – 6,2 % si la France souhaite vraiment avoir une trajectoire d’émissions nationales compatible avec un réchauffement mondial de + 1.5°C.
Quels sont les freins ?
En voici quelques exemples. Tout d’abord, les secteurs des transports et de l’énergie ont observé une hausse de leurs émissions. Par ailleurs, aucune mesure réellement contraignante n’a été prise pour réguler le trafic aérien, alors qu’elle est indispensable pour atteindre nos objectifs climatiques.