L’Organisation mondiale de la santé (OMS) rapporte que le changement climatique est responsable d’au moins 150 000 décès par an. Cette statistique devrait doubler d’ici à 2030. Parmi les conséquences graves dues au réchauffement climatique, on peut citer l’essor des maladies infectieuses. Gros plan sur l’un de ses vecteurs, le moustique tigre, insecte tropical désormais présent dans la Nièvre.
L’exemple que nous choisissons aujourd’hui, pour illustrer l’effet du changement climatique sur la santé humaine, est celui du moustique tigre. En effet, cet insecte est présent dans la Nièvre depuis 2018, mais pas dans toutes les communes. Fort heureusement, il est pour l’instant extrêmement localisé.
C’est la raison pour laquelle l’Agence régionale de santé (ARS) a déployé un programme de surveillance prioritaire durant la période d’activité de ce moustique en métropole, du 1er mai au 30 novembre.
L’objectif de cette surveillance renforcée est double : il s’agit à la fois de ralentir la progression de l’implantation du moustique tigre dans les départements et de limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole.
En effet, « Aedes albopictus », moustique d’origine tropicale, également appelé « moustique tigre », est le transporteur potentiel de trois maladies virales : la dengue, le chikungunya et le zika. L’OMS estime à 50 millions le nombre de cas annuels, dont 500 000 cas de dengue hémorragique qui sont mortels dans plus de 2,5 % des cas.
Deux milliards et demi de personnes vivent dans des zones à risque. Initialement présente dans les zones tropicales et subtropicales du monde, la dengue a désormais touché l’Europe, où les deux premiers cas autochtones ont été recensés en 2010.
Comment reconnaître le moustique tigre ?
Attention, tous les moustiques ne transmettent pas de maladies et ne doivent pas être confondus avec ce cousin des tropiques !
Le moustique tigre mesure de 5 à 10 mm, il est noir à taches blanches, ne pique généralement qu’en journée et ne fait pas de bruit.
Pourquoi est-il présent dans la Nièvre ?
La hausse des températures associée à la multiplication des épisodes pluvieux intenses est favorable au développement des moustiques tigres et du virus de la dengue. Autrement dit, le risque de transmission de la dengue est augmenté par le changement climatique.
D’autres changements écologiques sont également en jeu. Auparavant, le virus de la dengue circulait principalement entre animaux et moustiques ; la destruction des habitats naturels a rapproché les animaux et les insectes des habitations, et ainsi facilité la transmission de la maladie aux humains.
Enfin, le tourisme et les déplacements dans les zones tropicales permettent également une expansion de cet insecte.
Comment se protéger contre ce moustique ?
La meilleure action est bien la prévention. L’ARS recommande de supprimer les eaux stagnantes qui permettent la reproduction du moustique, à l’intérieur et surtout à l’extérieur, autour de son domicile.
Voici quelques précautions à appliquer :
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Coupelles sous les pots de fleurs, vases : videz-les régulièrement (au moins une fois par semaine) ou supprimez-les.
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Seaux, matériel de jardin, récipients divers (pneus usagés, etc.) : videz-les puis retournez-les, ou mettez-les à l’abri de la pluie.
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Bidons de récupération d’eau : recouvrez-les à l’aide d’un filet moustiquaire ou de tissu, en vous assurant que les moustiques ne pourront pas accéder à l’eau.
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Bassin d’agrément : introduisez des poissons, qui mangeront les larves.
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Piscines hors d’usage : couvrez-les, évacuez l’eau des bâches ou traitez-la (eau de Javel, galet de chlore).
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Vérifiez le bon écoulement des eaux de pluie et des eaux usées :nettoyez régulièrement les gouttières, regards, caniveaux et drainages.
Bâtiments communaux, fleurs des cimetières, fontaines, voirie, etc. peuvent également constituer des réservoirs d’eau stagnante propices au développement du moustique tigre. Il est donc nécessaire de savoir les reconnaître et de les supprimer pour lutter contre la propagation du moustique.
L’ensemble de la population peut participer à la surveillance de cette espèce afin de mieux connaître sa répartition. Il s’agit d’une action citoyenne permettant ainsi de compléter les actions mises en place.
Rendez-vous sur le site www.signalement-moustique.fr, où un questionnaire vous permettra de vérifier rapidement s’il s’agit bien d’un moustique tigre et, dans ce cas, de le signaler sur le site.