Cinq kilomètres entre Chantenay-Saint-Imbert et Villeneuve-sur-Allier et deux ans de travaux séparent la RN7 de sa mission : prolonger l’A77 en 2 x 2 voies jusqu’à l’Allier, et ainsi parachever la traversée express nord-sud de la Nièvre pour mieux la rapprocher de Paris, Clermont-Ferrand et Lyon. L’inauguration d’un tronçon de 4,5 km à Chantenay-Saint-Imbert et la visite du chantier à Tresnay, vendredi 5 mai, ont rappelé que les enjeux étaient multiples : sécuriser la circulation des dizaines de milliers d’usagers quotidiens, et apporter à la Nièvre de nouveaux espoirs de développement économique et démographique.
En 2000, après (déjà) des années d’attente, l’A77 arrivait dans la Nièvre, avec l’inauguration en grande pompe du tronçon Briare-Cosne. Vingt-trois ans plus tard, la mise à 2 x 2 voies intégrale de la traversée nord-sud du département entrevoit le bout du tunnel : les cinq derniers kilomètres entre Chantenay-Saint-Imbert et l’Allier sont en cours d’aménagement depuis le début de l’année et devraient être raccordés à Villeneuve-sur-Allier à la fin du premier semestre 2025.
Particulièrement complexes à financer et à réaliser, les grands chantiers structurants se conjuguent au temps de la patience. Et, souvent, exigent une intense mobilisation des « forces vives » concernées. Vendredi 5 mai, après l’inauguration (1) du tronçon de 4,5 km sur la commune de Chantenay-Saint-Imbert, qui a requis deux ans de travaux jusqu’à sa mise en service fin 2022, Fabien Bazin, président du Conseil départemental, a ainsi rendu un hommage appuyé à Martine Carrillon-Couvreur, qui prolonge à la tête de l’association RN7 à 2 x 2 voies le combat qu’elle a mené pendant des années en tant que députée de la Nièvre pour que l’A77 ne se termine pas en cul-de-sac à Nevers.
« Le temps est notre ennemi et il marque l’incompréhension de nos concitoyens », rappelle Fabien Bazin, évoquant par la même occasion un autre chantier au long cours tout aussi vital pour la Nièvre, celui du numérique. Entre 2015 et 2024, sur les 91,5 M€ consacrés à la mise à 2 x 2 voies de la RN7 entre Moiry (au sud du circuit de Nevers Magny-Cours) et l’Allier, le Conseil départemental a contribué à hauteur de 16,7 M€, soit 15 % du coût total. Soit le même investissement que celui de la Région, en complément des 70 % de l’État, alors que de tels travaux sur une route nationale ne sont pas de son ressort : « Le Département représente donc, avec la Région, un investisseur clef. Nous avons assumé, au-delà de nos compétences, cet investissement majeur pour l’avenir de notre territoire. Il est de notre responsabilité que cette route ne soit pas un simple ruban de bitume mais une voie d’espoir et de développement démographique et économique pour la Nièvre. »
Déjà proche de l’Ile-de-France grâce à l’A77, la Nièvre facilite désormais son accessibilité côté sud, vers l’Auvergne-Rhône-Alpes, les métropoles lyonnaise et clermontoise, ce qui ouvre de nouveaux horizons pour le tourisme, l’économie et la démographie : « Avec la RN7 à 2 x 2 voies, nous pouvons espérer un nouveau départ pour le département, en cette période de démétropolisation. Cela passe par des aménagements. L’A77 et la RN7 doivent devenir un accélérateur de développement économique. Pour y parvenir, nous comptons sur l’union des forces,, qui est notre leitmotiv, avec les intercommunalités de l’axe ligérien, les chambres consulaires, Nièvre Aménagement, l’ADEB de Cosne-sur-Loire, l’Agence économique régionale. » Celle-ci mène actuellement une étude de développement des zones d’activités économiques de la Nièvre à l’Allier.
Par-delà l’intérêt économique et démographique, c’est la sécurisation des usagers de la RN7 qui progresse avec la mise à 2 x 2 voies, comme l’a souligné le préfet Daniel Barnier. Avec la transformation récente de la RCEA (surnommée la « route de la honte » pour la fréquence de ses accidents mortels) en A79 dans l’Allier, c’est un autre point noir de l’insécurité routière qui sera totalement résorbé en 2025.