Attendu depuis des années, le retour des Tambours du Bronx dans « leur » Café Charbon, rénové et agrandi, a rempli comme prévu la grande salle, pour le Metal Show comme pour le Classic Show. Des retrouvailles furieusement joyeuses qui ont rassemblé les fidèles de la première heure et les (beaucoup) plus jeunes.
La jauge de 500 places est atteinte, la salle bien tassée transforme l’accès aux premiers rangs en parcours du combattant. Pour leur retour au Café Charbon, creuset de leurs premières années, vendredi 16 et samedi 17, les Tambours du Bronx retrouvent leur public par le versant Metal Show, qui entraîne leur art de la percussion tribale sur les terres brûlées du « death metal ». Guitares ardentes, batterie brûlantee, et le chant guttural, organique et terreux, qui renvoie les râles des zombies de Romero à une chorale cristalline.
Au micro, un trio de références françaises du genre – Reuno (Lofofora), Stéphane Buriez (Loudblast) et Renato di Folco (Trepalium) – se relaient et s’associent pour faire chauffer les braises. « Nevers, est-ce que vous êtes vivants ? », gronde Stéphane Buriez avant de lancer Never Dead à tombeau ouvert. En arc de cercle, les Bronx battent la pulsation animale à s’en décrocher les épaules. Les premiers T-shirts tombent, la sueur colle les mèches au front des Tambours. Dans la salle, les vétérans burinés des années 80-90 sont au coude-à-coude avec des lolitas néo-gothiques et des familles avec enfants aux oreilles prudemment enchâssées de casques anti-bruit.
« C’est tout neuf ici, il va falloir me salir tout ça », sourit Reuno. Devant la scène, les corps se poussent et se percutent, les gobelets de bière (vides) s’envolent dans un nuage de gouttelettes de transpiration. « Ca commence à sentir bon ici », apprécie le chanteur-hurleur de Lofofora. Derrière les fûts, les Tambours savourent. Le temps a passé, le Café Charbon a fait sa mue, mais ils s’y sentent comme à la maison.