Connaître et utiliser les aides conçues par le Conseil départemental au bénéfice des jeunes. En évaluer la pertinence et imaginer de nouveaux outils, c’est encore mieux. Telle est l’ambition de l’Observatoire des jeunes citoyens, créé en prolongement de la démarche participative Imagine la jeunesse. Une quinzaine d’adolescents et de jeunes adultes ont participé à la séance inaugurale, mercredi 6 novembre à l’Hôtel du Département. Collégiens, lycéens, salariés, en formation ou en quête d’emploi, urbains ou ruraux, ils ont en commun l’envie d’agir sur des choix politiques qui les concernent.

Les pionniers de l’Observatoire des jeunes citoyens
Sous le haut plafond mouluré de la salle François-Mitterrand, théâtre des sessions du Conseil départemental, les pionniers de l’Observatoire des jeunes citoyens n’ont pas tardé à apprivoiser la solennité du lieu et l’usage des micros pour entrer de plain-pied dans la séance d’installation, mercredi 6 novembre. Accueillis avec chaleur et bienveillance par Wilfrid Séjeau, vice-président en charge de la jeunesse, et Blandine Delaporte, vice-présidente en charge du dialogue avec les habitants, les jeunes Nivernais se sont présentés tour à tour, puis pliés au jeu « brise-glace » autour de la politique jeunesse du Département.
Aides au permis, au BAFA, au séjour international, Budget participatif jeunesse, collaboration au Mag Jeunes, etc. : la boîte à outils de la collectivité est copieuse, mais assez peu connue des principaux intéressés. Évaluer son efficacité, améliorer sa visibilité, créer de nouveaux services mieux adaptés, s’imposent donc d’emblée sur la feuille de route de l’Observatoire, qui succède à l’assemblée collégienne du Conseil départemental jeune et citoyen (CDJC) en s’ouvrant aux 15-30 ans, sur la base du volontariat.
Influer sur une politique publique qui les concerne
Volontaires, justement, mais aussi déterminés et curieux, les jeunes venus de Guérigny, Cosne-sur-Loire, Château-Chinon ou Nevers ont exprimé leurs motivations et leurs attentes : ne pas être de simples spectateurs, encore moins des cautions, mais être acteurs d’une politique publique qui les concerne directement, eux et les générations suivantes. L’accès à la culture, aux loisirs, à la santé, aux transports s’est placé au cœur de ces premiers débats, comme il le fait depuis trois ans dans les rencontres citoyennes d’Imagine la jeunesse. Le sentiment lourd d’une inégalité des chances, l’impression d’être un citoyen de seconde zone en ruralité, ont affleuré dans les prises de parole. Sans misérabilisme, mais avec une lucidité teintée d’autodérision et, parfois, d’humour : « Il n’y a pas que des vaches et des sapins dans la Nièvre », sourit une Morvandelle qui aimerait voir les médecins affluer plus facilement dans son département.
« Je m’engage pour défendre les jeunes », assure un lycéen neversois. « Je ne suis pas là pour être sur des images, des photos, mais pour faire un vrai travail. » Un collégien de Guérigny, habitant d’un village, pose un diagnostic déjà percutant : « Quand on n’a pas le permis, c’est compliqué de se déplacer en bus. On se sent cloîtré dans nos petits villages, on se trouve un peu oublié par rapport aux jeunes qui ont la « chance » de vivre à Nevers. On a l’impression que la campagne est la même qu’il y a 80 ans. »
Combler le retard, rendre la vie agréable et facile à tous, où qu’ils soient : le défi ne fait pas peur aux « observateurs » qui se sont séparés, après deux heures et demie de réunion, en ayant élaboré une feuille de route et une méthode de travail, à base de rencontres et de groupes Whatsapp.
















