Un rapport scientifique du Potsdam Institute for climate impact research (PIK) confirme les annonces publiées au mois de mai par d’autres structures : l’humanité a dépassé la septième des neuf « limites planétaires », celle de l’acidification des océans.
Les « limites planétaires », vous connaissez ?
Une équipe internationale de chercheurs, réunie autour du Stockholm Resilience Centre (SRC), a défini en 2009 le concept des neuf limites planétaires. Les scientifiques ont identifié et quantifié les seuils au-delà desquels les équilibres naturels terrestres pourraient être déstabilisés et les conditions de vie devenir défavorables à l’humanité.
En effet, la continuité de la vie sur notre planète est régie par les neuf processus suivants :
• le changement climatique ;
• l’érosion de la biodiversité ;
• la perturbation des cycles de l’azote et du phosphore ;
• le changement d’usage des sols ;
• le cycle de l’eau douce ;
• l’introduction d’entités nouvelles dans la biosphère ;
• l’acidification des océans ;
• l’appauvrissement de la couche d’ozone ;
• l’augmentation de la présence d’aérosols dans l’atmosphère.
En septembre 2023, les chercheurs établissaient que six des neuf limites planétaires avaient été franchies. Deux ans plus tard, c’est l’acidification des océans qui vient d’atteindre son seuil critique.
Quel lien entre le changement climatique et l’acidification des océans ?
Rappelons-nous que les océans absorbent environ 25 % des émissions anthropiques (qui résultent de l’intervention humaine) totales de CO2 depuis les années 1980.
La dissolution de CO2 dans l’océan provoque une réaction avec l’eau et augmente la quantité d’ions H+. Ce sont ces ions qui engendrent l’acidité. Si, depuis longtemps, les océans nous permettent de limiter le réchauffement climatique, cela n’est pas sans conséquence sur ces vastes écosystèmes.

Quelles sont les conséquences de l’acidification des océans ?
C’est d’abord la vie marine qui va être impactée. La chimie de l’océan change trop rapidement pour que de nombreuses espèces ou populations puissent s’adapter au même rythme.
Ainsi, les coraux, les mollusques (huîtres, palourdes, moules, etc.), les ptéropodes (escargots nageurs) et certaines espèces de phytoplancton pourraient dangereusement décliner jusqu’à l’extinction définitive dans quelques dizaines d’années. C’est évidemment toute la chaîne alimentaire qui sera bouleversée.
Ces conséquences, qui affectent la biodiversité et l’aquaculture, sont tout aussi néfastes pour les êtres humains. Pour certaines populations dont la subsistance dépend presque exclusivement de la pêche, mais aussi pour des pays où l’économie repose principalement sur le tourisme et la pêche, ou encore les zones où les milieux côtiers fournissent des services importants aux populations.
Quelle solution ?
Réduire les émissions de gaz à effet de serre et respecter l’Accord de Paris est un enjeu majeur pour limiter l’acidification des océans. Chacun peut agir à une échelle individuelle et collective.