Depuis bientôt soixante ans, le Fil d’Ariane s’engage pour améliorer le bien-être psychologique des jeunes Nivernais, de la naissance à l’entrée dans l’âge adulte, et de leur famille. Un écheveau de missions vaste et complexe, qui s’est amplifié au fil du temps (89 salariés et près de 2 800 jeunes accompagnés en 2024), nécessitant une extension des locaux de l’association soutenue par le Conseil départemental.
Apaiser les maux psychologiques des enfants et adolescents et les aider à circuler en douceur, et sans douleur, dans le dédale de l’âge adulte, telle est la ligne directrice du Fil d’Ariane. L’association fêtera en 2027 le 60e anniversaire de la naissance du Centre médico-psycho-pédagogique (CMPP), le socle et acte fondateur d’une histoire qui épouse les méandres de la prise en charge de la santé mentale des jeunes et de leur famille. Au pionnier CMPP se sont ajoutés d’autres services, d’autres sigles : Centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP), Maison des adolescents (MDA), Service d’éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD), PCO (Plateforme de coordination et d’orientation).
À chacun son public et ses spécificités (difficultés de développement, handicap, mal-être, surdité, troubles du neuro-développement, difficultés d’adaptation scolaire, familiale ou sociale), dépistées et accompagnées par une équipe pluridisciplinaire qui n’a cessé de croître. Devenu trop exigu, le siège de la rue des Docks a imposé à l’association une extension, à quelques dizaines de mètres de là, rue Louis-Vicat, dans les anciens locaux de l’entreprise Girault-Roy. La large bâtisse a été rénovée et aménagée pour accueillir le SESSAD, la PCO et la direction du Fil d’Ariane.
« Ces nouveaux locaux sont le résultat d’une exigence », a souligné le président de l’association, Yves Marchand. « Il fallait que nos équipes puissent travailler à leur aise. » Ce confort de travail est primordial pour mener à bien une mission vitale pour la Nièvre, la santé mentale de sa jeunesse, comme l’a rappelé Yves Marchand à Fabien Bazin, président du Conseil départemental : « Vous avez constamment à hiérarchiser les priorités du Département. Eh bien nous sommes une priorité. Nous sommes même la priorité. »
Un constat partagé comme une évidence par le président de la collectivité engagée financièrement dans le CAMPS et la MDA, à hauteur de plus de 400 000 € : « Heureusement que le Fil d’Ariane est là. Vous êtes au carrefour de tout ce qu’on appelle un projet de vie, de tout ce qui touche notre humanité la plus profonde. L’État a abandonné la filière psychiatrique depuis des dizaines d’années, et il faudra quinze ou vingt ans pour la reconstruire. Notre société a besoin d’associations comme la vôtre pour colmater les brèches. La période du Covid a été complexe à vivre pour les jeunes, on est très loin de MeToo dans la vie réelle. On voit aussi le repli sur soi, l’isolement, les gens qui font la fête entre eux, chez eux. Tout cela ne nous annonce rien de bon, alors merci pour le travail excellent que vous effectuez. »