Après plusieurs années de fermeture, la Poterie du Petit-Massé, à Tamnay-en-Bazois, ressuscite en Éco-Parc de la Nièvre, sous l’impulsion de Graham Sprigg, un Anglais tombé amoureux du département. Le vaste ensemble de bâtiments, jardins, mare et forêt entame une nouvelle vie de centre de formation, de débat et de rencontre autour du développement durable, à destination des familles et des PME. Une réouverture attendue avec impatience et curiosité par tout un territoire.
Il y avait foule, vendredi 23 mai, devant la Poterie du Petit-Massé, comme aux beaux jours d’un établissement qui symbolisait jadis la vitalité de la production potière de la commune avant de fermer, il y a quelques années. Héros affable de la journée, rayonnant dans sa chemise à fleurs, Graham Sprigg est l’homme par lequel cette friche immanquable sur l’axe Nevers-Château-Chinon revient à la vie.
Fondateur d’IMS Consulting, spécialisé dans le conseil aux grands groupes industriels (Saint-Gobain, Michelin, JC Decaux, etc.) sur la réduction de l’empreinte carbone, l’Anglais venu vivre en France juste « avant le Brexit » a eu le coup de foudre pour le Morvan et pour cette poterie « abandonnée » : « J’avais acheté une maison à Onlay. J’en cherchais une plus grande, avec un atelier. Je l’ai achetée en mars 2022. J’ai eu envie de créer cet Éco-Parc parce que dans mon travail de consultant, j’avais réalisé que les solutions existaient pour les grandes entreprises, mais qu’elles étaient plus difficiles à trouver pour les familles et pour les petites entreprises qui veulent réduire leur empreinte carbone. »
Son concept d’un pôle de réunions et de formations grand public autour du développement durable ne tarde pas à susciter l’intérêt. Une association se crée, rassemblant bénévoles et micro-entrepreneurs, tous convaincus que l’Éco-Parc de la Nièvre est un projet d’avenir : « Je veux laisser quelque chose après moi », sourit Graham Sprigg, « et cette association est là pour continuer quand je serai parti. »
Ouverture au public le 14 juin
Trois ans après l’acquisition, le site s’apprête à rouvrir, le 14 juin prochain, en présentant plusieurs espaces déjà bien définis, que les visiteurs (dont Jean-Paul Fallet, conseiller départemental délégué à l’économie sociale et solidaire) ont découverts un à un lors de l’inauguration : un café-restaurant bio, qui « sera l’aimant pour les habitants et les touristes » avec sa cuisine « saine et respectueuse de l’environnement », une salle de conférence et de réunion d’une capacité de 50 personnes, des espaces dédiés à des ateliers pratiques valorisant les savoir-faire artisanaux, un jardin en permaculture, une forêt pédagogique et sa mare, « havres de biodiversité et de détente ». Les premiers cours et ateliers seront organisés dès cet été.
« Ce n’est pas un projet hippie, je suis un homme d’affaires », a assuré Graham Sprigg lors de la présentation. « Je ne m’attends pas à ce que l’Éco-Parc soit profitable financièrement, mais je veux qu’il soit viable, avec le café et la salle de réunion. Entre les salariés, les micro-entrepreneurs et les bénévoles, nous avons réuni un groupe fantastique de personnes dévouées et enthousiastes, qui sont toutes expertes en leur domaine, et c’est pourquoi nous réussirons. »
L’Éco-Parc a été sélectionné pour représenter la Nièvre au sein de l’incubateur régional Le T, dédié à l’accompagnement d’initiatives entrepreneuriales dans le domaine de l’économie sociale et solidaire.