Ce 30 mars 2025, la Journée internationale du zéro déchet était consacrée à la mode et aux textiles. Un secteur qui pèse lourd dans le changement climatique, de la fabrication à la fin de vie, et plus encore avec l’essor de la « fast fashion » qui amplifie la surconsommation.
Pourquoi et comment nos vêtements impactent le climat ?
Selon l’ADEME, le bilan carbone de l’industrie textile est catastrophique, avec 4 milliards de tonnes d’équivalent CO2 qui sont émis chaque année. Cela représente 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (vêtements et chaussures réunis).
Le cycle de vie d’un vêtement est composé de plusieurs étapes, depuis le besoin de matières premières jusqu’à sa fin d’utilisation (recyclage ou décharge).
Fabriquer un vêtement est une opération complexe : la matière première peut être soit artificielle soit naturelle. C’est le polyester qui est le plus utilisé dans le monde, matière qui est issue du pétrole.
Ensuite il faut prendre en compte le lieu de fabrication du vêtement à chaque étape. Prenons l’exemple du T-shirt : souvent composé de coton chinois, tissé et assemblé en Inde ou au Bangladesh, il arrive enfin en France pour y être vendu. Toutes ces étapes ont nécessité de l’énergie principalement fossile, de grosses quantités d’eau, aussi bien pour la culture du coton, que pour la fabrication, des intrants chimiques pour faire pousser le coton et des produits chimiques pour la teinture par exemple. Reste enfin le transport par cargo ou avion.
Une fois que l’on connaît le processus de fabrication, il est plus facile de se rendre compte du bilan carbone d’un vêtement.
De plus en plus de vêtements achetés… et jetés
L’Organisation des nations unies, l’ONU, s’est dotée d’une Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique et d’un Conseil consultatif pour le zéro déchet, afin de tenter de mettre fin à la production de déchets, notamment textiles, et de contribuer à la réalisation des objectifs de développement durable.
En effet, si l’industrie du textile est responsable des émissions de gaz à effet de serre à cause de sa production en augmentation, les citoyens européens achètent et jettent toujours plus de vêtements, selon un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publié le 26 mars.
Or, cette frénésie de consommation, en partie symbolisée par la « fast fashion » a un coût environnemental désastreux et un corollaire : le gaspillage qui engendre une augmentation des déchets.
Selon l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), un Européen a jeté en moyenne 16 kg de textiles en 2022.
La filière de recyclage étouffe sous les vêtements
Ces textiles devraient en principe être recyclés, ou donnés à des organismes caritatifs. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas.
En effet, 270 000 tonnes de textiles sont collectées chaque année en France, un tonnage que les recycleries et associations ont de plus en plus de mal à revendre ou réutiliser. Les vêtements étant de trop mauvaise qualité, ils sont difficilement réutilisables, sauf à être transformés en chiffons. Mais là encore, la surproduction de textiles engorge le secteur.
Pour éviter d’envoyer ces déchets textiles dans d’autres pays où ils finiront dans des décharges à ciel ouvert et pollueront les milieux naturels, il convient d’abord de changer de comportement.
Connaissez-vous la méthode BISOU ?
Avant d’acheter un vêtement ou une paire de chaussures, voici quelques questions à se poser :
B comme besoin : à quel besoin cet achat répond-il chez moi ?
I comme immédiat : en ai-je besoin immédiatement ?
S comme semblable : est-ce que j’ai quelque chose de semblable qui pourrait faire l’affaire ?
O comme origine : quelle est l’origine de ce produit ?
U comme utilité : cet objet va-t-il m’être utile ?
Si l’achat est vraiment justifié, alors privilégiez les vêtements de seconde main et faites raccommoder ou ajuster, quand cela est possible, un vêtement qui peut encore être porté. Enfin, choisissez un vêtement répondant aux critères de l’éco-conception.
