Mardi 25 mars, la deuxième réunion publique de la démarche Imagine la Nièvre s’est tenue à Varennes-Vauzelles. Dans une salle attentive et engagée, habitants, élus, associations et acteurs du territoire ont échangé librement sur les forces, les faiblesses, mais surtout les potentiels de la Nièvre. Une soirée marquée par des paroles fortes, des espoirs lucides et une envie partagée : faire de la Nièvre un territoire attractif, solidaire et fier de ses racines.
Un diagnostic sans détour mais empreint d’espoir
« La Nièvre, on a beaucoup donné pour la France », voici le ton donné par le reportage réalisé auprès de 50 Nivernais pour introduire la soirée. Et pourtant, le sentiment d’un territoire trop souvent oublié persiste. « On devrait avoir une vision plus à long terme pour développer vraiment le territoire », glissait l’un des participants.
Mais loin du fatalisme, les témoignages ont surtout mis en lumière une volonté collective de transformation. « La Nièvre, ça va mieux que ça a été, et ça pourrait aller encore mieux », résumait un habitant. Un optimisme lucide, nourri par une richesse humaine, naturelle et associative qu’il s’agit de révéler et de valoriser.
Des ressources à révéler, un regard à changer
Le monde rural, souvent perçu comme en déclin, a aussi ses forces : qualité de vie, enseignement de proximité, tissu associatif dynamique, patrimoine naturel… « On est les mieux situés pour faire plein de choses, mais on n’a peut-être pas assez développé ce qu’on a. »
Beaucoup ont souligné l’importance de changer le regard porté sur la Nièvre, en interne comme en externe. « Il faut communiquer, utiliser Internet, faire savoir ce que nous avons. » Et surtout, « il faut oser se dire qu’on est capables, arrêter de se comparer à Paris. »
Attirer sans exclure, désenclaver sans diviser
L’enjeu de l’attractivité a été central : comment attirer de nouveaux habitants sans perdre l’âme du territoire ? Comment désenclaver sans opposer urbains et ruraux ? « La Nièvre, il faut l’essayer pour l’adopter », a rappelé une participante, reprenant quasiment le slogan de l’agence d’attractivité Nièvre Attractive. « Ceux qui viennent y restent, mais il faut les aider à s’intégrer. »
Le sport, la culture, les associations, la solidarité : autant de leviers évoqués pour tisser du lien et créer un territoire accueillant, ouvert, intergénérationnel. « Les jeunes, si on les pousse, ils s’impliquent. » « Le tissu associatif est un vrai levier d’intégration. »
Une dynamique à cultiver collectivement
Au fil des échanges, un fil conducteur est apparu : la transformation viendra des habitants eux-mêmes. « On a de l’énergie. On ne va pas pleurer sur notre sort. » « Voir le verre à moitié plein, et non à moitié vide. » De nouvelles dynamiques sont déjà à l’œuvre : néo-ruraux engagés, entreprises locales performantes, événements fédérateurs comme celui porté par l’association J’aime Pougues…
Et si certains appelaient à de grandes campagnes de communication dans le métro parisien, d’autres insistaient sur la nécessité de penser le long terme, de s’écouter, d’unir les générations, et de raviver l’histoire de la résistance, comme source d’inspiration pour demain.
Après une heure et demie d’échange et de témoignage, Fabien Bazin, président du Conseil Départemental a ainsi conclu « Je suis frappé de la tonalité que vous avez donné à cette soirée. Vous avez été assez positifs. Et surtout vous avez envie que l’on fasse des choses ensemble. Ca ne se réglera pas d’en haut, mais avec la mobilisation de tous. La richesse et la force c’est le collectif, le bénévolat. Merci pour ce débat. Il nous enrichit »
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Une chose est sûre : la Nièvre ne manque ni de talents, ni d’idées. Elle a surtout besoin de confiance, de liens, et de fierté retrouvée.