Nous savons depuis quelque temps déjà que nous nous heurtons aux limites physiques de la planète. Le changement climatique, l’érosion de la biodiversité et les multiples pollutions mettent en danger tous les êtres vivants de la planète. Bonne nouvelle : le biomimétisme pourrait être une solution à certains de nos problèmes.
C'est une triste chose de songer que la nature parle et que le genre humain n'écoute pas.
Le biomimétisme consiste à imiter la nature. Plus précisément, il s’agit de s’inspirer des propriétés essentielles (formes, compositions, processus, interactions, etc.) d’un ou plusieurs systèmes biologiques pour mettre au point des procédés et des organisations permettant un développement durable des sociétés.
L’objectif du biomimétisme est donc de s’inspirer des adaptations du monde vivant, pendant des millions d’années, et de ces innovations biologiques pour améliorer nos systèmes techniques.
L’un des exemples les plus célèbres est celui de l’invention de la bande Velcro. Elle a été inventée dans les années 1940 par l’ingénieur suisse George de Mestral, qui a observé de quelle façon les crochets de la bardane, une plante connue pour son action dépurative, s’accrochaient aux poils de son chien durant leurs promenades en forêt.
De Vinci, le pionnier
C’est Léonard de Vinci qui a théorisé le biomimétisme, grâce aux notes et croquis qu’il a laissés, dont des schémas de machines volantes inspirées des oiseaux. Le concept a été repris dans les années 1990 par Janine Benyus, une scientifique américaine qui y a ajouté une dimension écologique.
Depuis des siècles, ingénieurs et scientifiques tentent de percer les secrets de la nature en observant, par exemple, la constitution des soies d’araignées ultra-résistantes, ou bien encore les peaux d’animaux thermorégulatrices, l’organisation d’écosystèmes favorables à la biodiversité, etc. pour des applications très concrètes en médecine ou encore en agriculture.
Mais c’est surtout dans le domaine urbain que le biomimétisme suscite le plus de projets : construction, matériaux biosourcés, systèmes de détection de polluants basés sur des molécules fluorescentes, des méthodes de production de verre économes en énergie inspirées des micro-algues, végétalisation des toits, etc. Pour explorer ces différentes solutions et rendre les villes plus durables, le Muséum national d’histoire naturelle a créé Bioinspire-Muséum en 2019.
L’humanité peut et doit s’inspirer de la nature pour favoriser l’innovation durable qui permettra à l’ensemble des êtres humains de disposer d’un bien-être matériel, intellectuel, émotionnel tout en respectant les objectifs de développement durable et en contribuant à la protection de notre planète.
Sources : Muséum national d’histoire naturelle, CNRS