Le rôle d’un puits de carbone est de capter et stocker du CO2 présent dans l’atmosphère. Il est l’outil principal pour atteindre la neutralité carbone, c’est-à-dire l’objectif inscrit dans l’Accord de Paris en 2015 pour tous les pays, et également au niveau national puisque la France doit être neutre en carbone d’ici 2050.
Qu’est-ce qu’un puits de carbone naturel ?
Un puits de carbone est un écosystème terrestre ou marin (forêt, tourbière, prairie, bocage, phytoplancton, etc.) qui capte naturellement le CO2 par photosynthèse et le stocke dans le bois, les sols, les sédiments, etc. Le CO2 se dissout aussi dans les océans.
Ces écosystèmes sont des parties intégrantes des politiques d’adaptation et d’atténuation du changement climatique, auquel ils sont également vulnérables ; et c’est bien le cœur du problème. L’ADEME estime que 4 à 5 milliards de tonnes de carbone seraient stockées dans les sols et forêts de France métropolitaine. Or, si on détruit ces puits ou si on les endommage gravement, ce carbone stocké pourrait être restitué dans l’atmosphère.
Pourquoi les puits de carbone ne sont pas suffisamment protégés ?
Protéger ces différents écosystèmes nous permet de limiter les conséquences du changement climatique, en garantissant un stockage du CO2. Mais, pour y parvenir, certaines actions de protection entraînent des changements de pratiques et d’usage qui sont parfois difficilement acceptées. Par exemple, on peut décider de limiter les coupes d’arbres dans les forêts ou de modifier des pratiques agricoles, comme la mise en place d’un couvert végétal des sols tout au long de l’année, ou bien encore de limiter drastiquement l’artificialisation des milieux et des sols.
Les décideurs et collectivités doivent donc faire des choix et des arbitrages politiques. Or, l’urgence à protéger nos puits de carbone est réelle. Un rapport scientifique paru en juillet 2024 fait état d’une situation alarmante : en 2023, année la plus chaude jamais enregistrée, les forêts et les sols ont seulement absorbé entre 1,5 milliard et 2,6 milliards de tonnes de CO2 alors qu’ils en avaient stocké 9,5 milliards en 2022.
Rappelons qu’en 2023, les émissions mondiales de CO2 issues des combustibles fossiles ont augmenté de 0,6 %. Cela peut paraiîre insignifiant, mais compte tenu de la diminution des capacités de stockage du CO2 par les écosystèmes, ce n’est pas une bonne nouvelle.
La menace est mondiale, à cause des mégafeux ou des sécheresses, mais la France n’est pas épargnée. Le Haut Conseil pour le climat, dans son rapport annuel 2024, indiquait que nos puits de carbone avaient absorbé moitié moins de carbone sur les dix dernières années.
Quelles solutions ?
À cette menace, une seule réponse : réduire considérablement nos émissions de gaz à effet de serre. Pour y parvenir, nous devons repenser nos modes de vie et nos pratiques professionnelles, et nous engager sur la voie de la sobriété. Les projets innovants, le partage, la solidarité, qui sont aussi les valeurs du Département de la Nièvre, seront mobilisées et mises en œuvre pour dessiner un futur désirable pour la Nièvre, à l’horizon de 2050.