La 16e Conférence des parties (COP 16) à la Convention des Nations unies sur la diversité biologique s’est tenue à Cali, en Colombie, du 21 octobre au 1er novembre. Deux ans après la signature de l’accord-cadre de Kunming à Montréal (COP 15, 2022) qui prévoit la protection de 30 % des terres et des mers de la planète à échéance 2030, la préservation de la biodiversité a été rappelée avec force, et urgence.
Ces réunions de travail ont permis de mettre en lumière, une fois de plus, la fragilité de la biodiversité sur notre planète, biodiversité à laquelle nous appartenons, nous, humains. Elle comprend aussi les interactions qui se produisent entre les animaux, les végétaux, les micro-organismes et leurs milieux de vie.
Il ne s’agit pas seulement de clamer qu’il faut sauver des espèces animales ou végétales parmi les plus menacées, mais bien de rappeler que nous tirons la base de notre existence de la biodiversité.
Parmi les nombreux services que nous rend la nature, rappelons la pollinisation qui nous permet d’avoir des fruits et légumes, l’atténuation de l’érosion des sols, le recyclage des déchets organiques, l’épuration naturelle des eaux, la production de l’oxygène de l’air, mais aussi la séquestration naturelle de carbone par les forêts, les océans, les sols et sous-sols.
Nous mangeons, nous nous habillons, nous nous soignons grâce à la biodiversité. Il est donc d’autant plus nécessaire de souligner les liens entre la crise actuelle de la biodiversité et le changement climatique, tous deux causés par les activités humaines.
Cette COP 16 aura donc eu le mérite d’adopter un texte qui place sur le même plan la biodiversité et le changement climatique et en souligne l’interdépendance.
Comment se traduit cette interdépendance ?
Le changement climatique affecte la biodiversité de plusieurs façons : les migrations forcées des espèces, la désynchronisation des cycles entre une proie et son prédateur, une plante et son pollinisateur, une espèce animale et la plante dont il se nourrit, la modification des caractéristiques des espèces (réduire leur taille, changer leur physiologie, etc.), ou bien en étant une cause directe d’extinctions à cause d’événements extrêmes tels que les inondations et les incendies.
Or, il y a réciprocité. En effet, des écosystèmes en bon état participent normalement à limiter le réchauffement du climat en absorbant des gaz à effet de serre dans les forêts et l’océan, qui sont des puits de carbone. Ils permettent aussi de mieux résister aux aléas climatiques, en limitant le risque d’inondation ou de sécheresse.
Si ces écosystèmes sont endommagés, ils sont moins à même de jouer leur fonction de régulateur du climat. Dans certains cas, ils constituent même une menace supplémentaire ; c’est le cas, par exemple, des tourbières asséchées par le changement climatique, qui libèrent d’importantes quantités de gaz à effet de serre.
Il est donc urgent de préserver les écosystèmes et la biodiversité face au changement climatique, tout simplement pour assurer leur survie mais aussi la nôtre. Il est crucial de limiter toutes nos activités destructrices et de prioriser la sobriété de tous nos usages.