De la pelouse, des arbres, de l’ombre et une douceur bienvenue quand le thermomètre s’enflamme : près de 2 000 m² de bitume s’effacent dans la vaste cour du collège Les Loges, à Nevers. L’établissement est, avec René-Cassin à Cosne-sur-Loire, le premier à bénéficier d’une cure de végétalisation menée par le Conseil départemental. La transformation de cet îlot de chaleur en bulle de fraîcheur est suivie avec curiosité par les élèves, associés dès l’origine, comme les adultes, à ce projet.
Tout juste libérés de leur corset de bitume, qui a limité leur croissance pendant vingt ans, les quatre marronniers de la cour des Loges sont les premiers bénéficiaires des travaux de végétalisation entamés fin août dans le collège neversois. Les hommes et les machines de l’entreprise Merlot ont déjà retiré les 1 900 m² de cette « croûte » que le changement climatique a transformée en îlot de chaleur lors des épisodes, désormais récurrents, de canicule.
D’ici les vacances de Toussaint, un charmant mélange de pelouses, de plantations et de chemins aura fait oublier l’aride aire bitumée aux 400 collégiens et aux adultes (enseignants, personnel administratif, agents) qui pourront arpenter librement cette oasis végétale où les quatre marronniers malingres seront rejoints par vingt-deux arbres aux essences en cours de sélection.
« Tout le monde attend le résultat avec impatience », sourit le principal, Baptiste Voisin, qui a accueilli Wilfrid Séjeau, le vice-président du Conseil départemental en charge des collèges, vendredi 6 septembre, lors de la visite de rentrée. En compagnie de techniciens du Département et du Conseil en architecture, urbanisme et environnement (CAUE), l’élu a apprécié cette métamorphose en îlot de fraîcheur, menée parallèlement dans le collège René-Cassin à Cosne-sur-Loire.
Dans le cadre de la Stratégie départementale d’adaptation au changement climatique, el Conseil départemental a en effet décidé de végétaliser les cours de ses collèges, au rythme de deux établissements par an ; les collèges de Luzy et Fourchambault sont ainsi d’ores et déjà promis, en 2025, à ces travaux que le changement climatique a rendus encore plus urgents.
Alors même que la canicule ne sévit pas, la différence de température au sol entre la cour bitumée et la terre « décroûtée » s’élève déjà à 5°C en ce début septembre. Sous le regard curieux des élèves, les engins de chantier ont amorcé la transformation qui appelle, en attendant la fin des travaux, un effort de projection et de visualisation : « Il y aura des voiles d’ombrage en attendant que les arbres poussent, des gradins en arc de cercle pour faire cours dehors, des espaliers, des chaises longues », détaille Baptiste Voisin. « Le point de départ de ce projet, qui a été lancé fin 2022 début 2023, c’était d’améliorer le bien-être des élèves et des adultes. »
« C’est un programme qui a été construit avec toute la communauté éducative, les élèves, les enseignants, les personnels administratifs, les parents d’élèves », souligne Wilfrid Séjeau. La garantie d’une réalisation qui ne soit pas hors sol, mais réellement adaptée aux besoins et aux attentes.