À l’occasion de la rentrée scolaire, lundi 2 septembre, le rituel de la visite des collèges a conduit Fabien Bazin, président du Conseil départemental, à Donzy et Prémery. Deux exemples parfaits de collèges ruraux aux effectifs similaires (entre 120 et 130 élèves) qui jouent un rôle central, presque irremplaçable, dans la vie et l’identité de leur territoire. La visite a été l’occasion, pour Fabien Bazin et les conseillers départementaux à ses côtés, de rappeler l’attachement du Département à ses 30 collèges publics, dont la pérennité est ancrée dans les engagements du mandat, et dont l’entretien et la modernisation représentent un budget de près de 9 millions d’euros en 2024.
Il ne manque pas de charme et de cachet, le collège Henri-Clément, avec ses arbres, arbustes et cactées épanouis en plein cœur du bâtiment et qu’un chemin traverse en lacets et en pente douce pour mener du rez-de-chaussée à l’étage. L’établissement audacieusement construit au début des années 90 à proximité du Vieux Donzy n’imaginait pas le changement climatique et ses vagues de canicule qui s’engouffrent dans les généreuses baies vitrées, mais il exhale une atmosphère à part, paisible, dont le principal, Robert Scheuer, est le meilleur ambassadeur : « C’est ma troisième rentrée ici. C’est un collège très agréable, calme, qui dégage beaucoup de sérénité. La preuve en est avec la stabilité du corps professoral ; les enseignants aiment travailler ici. »
Enchâssé à flanc de colline, entouré d’une luxuriante verdure dont Pistache, le chat du chef d’établissement, a fait son territoire, le collège donziais n’a rien perdu de sa sérénité pour accueillir 120 élèves mais aussi Fabien Bazin, président du Conseil départemental, Wilfrid Séjeau, vice-président en charge des collèges et de l’éducation, Pascale de Mauraige, conseillère départementale du canton, Marie-France Lurier, maire de Donzy, la sous-préfète de Cosne-sur-Loire Magalie Malerba, Karine Chassagne, inspectrice de l’Éducation nationale, et plusieurs directeurs de services du Département.
À l’instar des 30 collèges publics nivernais, Henri-Clément appartient au patrimoine immobilier et affectif du Conseil départemental, qui dédie près de 9 millions d’euros en 2024 aux budgets de fonctionnement et d’investissement de « ses » collèges. L’engagement, pris au début du mandat, de n’en fermer aucun a été rappelé avec force par Fabien Bazin : « Avec 171 élèves en plus dans les collèges pour cette rentrée, nous vivons un événement que la Nièvre n’a pas connu depuis des décennies et qui nous conforte dans notre volonté de garder tous nos collèges ouverts. S’y ajoute la stabilité de la population, qui montre que nous sommes en train de vivre un retournement démographique à bas bruit ; un modèle nouveau de société se construit sous nos yeux. »
L’excellence des résultats dans les collèges ruraux, souvent supérieurs à ceux des villes, plaide elle aussi pour le maintien de ces établissements auxquels les élus locaux sont viscéralement attachés, comme l’a souligné Marie-France Lurier. À Henri-Clément, la cuisine fait l’objet, depuis cet été, d’une rénovation totale, orchestrée et financée par le Conseil départemental, et qui sera menée étape par étape jusqu’aux vacances de Pâques. Aux fourneaux avec Sophie Piron, le chef Guillaume Bruneau a fièrement montré aux visiteurs le massif piano central installé cet été et sur lequel il prépare chaque jour 170 repas : « Nous avons environ 110 demi-pensionnaires, et nous accueillons aussi les élèves de l’école primaire. »
Avant de partager le repas préparé par le binôme, les visiteurs et leurs hôtes ont fait le point sur l’actualité et les projets du collège, qui fait partie des douze « pionniers » de Collège de demain, initiative lancée par le Conseil départemental pour ouvrir les établissements vers l’extérieur et renforcer les liens avec leur écosystème – collectivités, associations, etc. « Il y a quelque chose à imaginer dans les territoires ruraux comme le nôtre », a insisté Fabien Bazin, rappelant « qu’il n’y a jamais eu autant de moyens financiers déployés par l’État et le Conseil départemental pour les projets pédagogiques ».
« Dans une ville comme Donzy, la place du collège est importante », confirme Robert Scheuer. « C’est pourquoi nous souhaitons, grâce à Collège de demain, ouvrir l’établissement aux associations. Par exemple, nous pourrions permettre à l’association des peintres locaux d’accéder à la salle d’arts plastiques ; les élèves pourraient ainsi les voir à l’œuvre, et nous pourrions organiser une exposition de tableaux en fin d’année. De même, nous pourrions envisager d’accueillir des répétitions de la Lyre donziaise. L’intérêt pédagogique de cette ouverture serait grand. »
À 30 kilomètres de Donzy, le collège Achille-Millien de Prémery a accueilli la seconde étape de la visite de rentrée, durant l’après-midi. Aux côtés de Fabien Bazin, les conseillers départementaux Blandine Delaporte et Thierry Guyot, et les représentantes de la municipalité Dominique Jolly-Meilhan (1ère adjointe) et Nathalie Guillemin (adjointe aux affaires scolaires), ont parcouru les couloirs et allées d’un établissement construit en 1965 sur un vaste terrain en lisière de la commune. 130 élèves y ont fait leur (r)entrée lundi, loin des 300 collégiens de l’âge d’or de l’usine Lambiotte : « Nous travaillons dans de bonnes conditions », a assuré le principal Jérôme Bourdon dans son discours liminaire maniant la précision et l’humour.
Comme à Donzy, l’isolement de la ville incite le collège à jouer un rôle de révélateur culturel : « Beaucoup de familles sont très peu mobiles, alors nous nous fixons comme objectif de sortir les élèves autant que possible. En 2023-2024, nous avons réalisé 28 sorties. Et vendredi 6 septembre, tous nos élèves de 3e iront en car au Stade de France pour assister aux Jeux paralympiques. » La qualité de vie et d’enseignement dans les collèges ruraux se traduit dans les chiffres : « 100 % de nos élèves de 3e ont eu leur orientation en fin d’année dernière, dont 96 % ont eu leur premier vœu. Et nous avons obtenu 96 % de réussite au brevet. »
Au terme de la visite, l’échange avec des enseignants et des parents d’élèves a confirmé le poids du collège dans la vie locale, et l’inestimable ouverture qu’il apporte aux élèves, à travers les projets pédagogiques notamment : « Certains élèves ne sont jamais allés à Nevers. Alors quand on les emmène à Paris, ou voir la mer… »