Le réchauffement climatique affecte notre vie quotidienne, les milieux naturels mais aussi les activités, notamment professionnelles. Chaque été, les épisodes de canicule font du quotidien de millions de salariés une étuve.
Un décret publié le 28 juin inscrit la canicule dans la liste des intempéries reconnues en France comme un motif de chômage technique pour les ouvriers du bâtiment, ouvrant la voie à des indemnisations en cas d’arrêt de chantier pour une vigilance canicule orange ou rouge. Cet aléa climatique rejoint la neige, le gel et le vent, qui étaient reconnus comme causes de chômage technique dans le BTP depuis la fin des années 1940.
D’autres métiers sont particulièrement exposés au dérèglement climatique : les métiers agricoles (maraîchers, viticulteurs, jardiniers, etc.), ceux liés au secteur de la forêt, des travaux publics et même celui des secours (les pompiers par exemple).
Les impacts sur les travailleurs ne sont pas suffisamment documentés, alors même que les risques professionnels sont bien identifiés.
Par exemple, l’exposition à la chaleur favorise la fatigue, voire l’épuisement, et diminue un certain nombre de capacités : baisse de la vigilance et de la concentration, moindre qualité de traitement
des informations, augmentation des temps de réaction, vision troublée, nervosité et modification de
l’humeur, etc.
De même, les risques professionnels liés au port de charges lourdes et aux postures pénibles prolongés ou répétés augmentent sous l’effet de la hausse des températures.
Le changement climatique a des répercussions à plusieurs niveaux :
– la santé physique des travailleurs, principalement en raison de l’augmentation de la chaleur ;
– la santé mentale ;
– la sécurité, avec des facteurs aggravants tels que des « gestes métier » pénibles, une condition physique fragile ou des trajets domicile-travail éprouvants.
Un autre domaine est impacté, c’est l’économie. En effet, à long terme, la productivité du travail peut diminuer et freiner la croissance économique : machines ou technologies défaillantes, absence du personnel, infrastructures plus vulnérables, etc.
Nous savons d’ores et déjà que les vagues de chaleur seront encore plus intenses et plus longues, ou encore que la sécheresse des sols concernera la quasi-totalité du territoire à court terme.
Dans ses conclusions, en février 2022, le 6e rapport d’évaluation du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) avait mentionné les risques professionnels. C’est pourquoi l’adaptation du travail au changement climatique doit être considérée comme un enjeu fort de ces prochaines années, dans le secteur public comme dans le secteur privé.