À l’initiative de Fabien Bazin, président du Conseil départemental, une réunion s’est tenue en mairie de La Machine autour du potentiel touristique du Sud-Nivernais. Ce secteur géographique aux contours flous, à l’identité fragile, recèle de puissants arguments patrimoniaux et naturels qu’il lui faut valoriser et structurer, avec l’appui du Conseil départemental et de son agence Nièvre Attractive. Un défi d’autant plus motivant dans la perspective, en 2025, du rapprochement de la région lyonnaise grâce au passage de la RN7 en 2 x 2 voies sur l’ensemble de la Nièvre.
Decize en carrefour des voies d’eau, La Machine en gardien de la mémoire minière, Imphy en vivante vitrine d’une épopée industrielle toujours d’actualité : dans la course à l’attractivité, le Sud-Nivernais compte quelques solides atouts dans sa manche, à condition de savoir les valoriser et d’en combler les failles. La réunion en mairie de La Machine, autour de Fabien Bazin, président du Conseil départemental, de Daniel Barbier, maire, et de Régine Roy, présidente de la Communauté de communes du Sud-Nivernais (1), a posé un état des lieux qui sera affiné au cours des prochaines rencontres.
« En 2025, la RN7 sera totalement à deux fois deux voies dans la Nièvre, et avec la transformation récente de la RCEA en A79, la Nièvre s’ouvre davantage vers Lyon », explique Fabien Bazin. « Il est intéressant de voir comment imaginer ensemble une dynamique, et comment l’accompagner. On se donne du temps pour en parler sans pression. »
Pour exalter les qualités d’un territoire, il faut commencer par lui donner un corps, et une âme. Premier obstacle : « Je n’ai pas l’impression que le Sud-Nivernais ait une identité forte, comme le Morvan, le val de Loire ou le canal du Nivernais », pointe Martine Gaudin. « À Decize, il nous manque le petit truc qui fait qu’on va y passer toute une journée », reconnaît Justine Guyot, tandis que Daniel Barbier abonde : « Notre point faible, c’est l’absence d’un produit touristique. On a pourtant des arguments, avec Decize, La Machine, sans oublier Cercy-la-Tour. Et notre territoire a aussi un gros déficit de structures d’accueil : on manque d’hôtels, de restaurants. Alors comment voulez-vous qu’on fasse venir des touristes ? »
Responsable du pôle Développement économique et Promotion du territoire de la CCSN, Jérôme Ferré souligne à son tour le décalage entre le potentiel et la réalité : « Dans la Dordogne ou l’Ardèche, les canoës sont les uns sur les autres. Nous, ici, on a la Loire sauvage, on a le potentiel pour faire aussi bien que ces départements, mais on a un déficit d’acteurs. »
Si tout est à construire, le défi n’en est que plus stimulant, positive Fabien Bazin : « Le premier sujet, c’est de travailler au niveau local : comment donner une fierté, ou la réveiller, parmi les habitants du Sud-Nivernais, pour qu’ils deviennent des ambassadeurs et des prescripteurs de leur territoire. Il faut aussi utiliser les gares comme des tiers lieux, ce sont des endroits où il peut se passer plein de choses. »
En 2023, Nièvre Attractive et le Conseil départemental avaient organisé l’opération Essayez la Nièvre à Paris, sur le parvis de La Défense. Un pari osé qui avait piqué la curiosité – médiatique, notamment – des Franciliens. « On a en projet de faire la même opération à Lyon, et on impliquerait le Sud-Nivernais en première ligne », annonce Fabien Bazin. « Cette réunion est un petit caillou qui en appelle d’autres, une réflexion commune pour enclencher le mouvement. »
1. Étaient également présentes Martine Gaudin, présidente de Nièvre Attractive, Justine Guyot, maire de Decize, Joëlle Julien, conseillère départementale du canton d’Imphy, et Marie-Christine Vingdiolet, vice-présidente de la CCSN en charge de la promotion du territoire, ainsi que des agents du Département et de la CCSN.