En ville, l’arbre représente un précieux allié dans la lutte contre le changement climatique. Non seulement il atténue l’impact des émissions de gaz à effet de serre des activités humaines, mais il réduit aussi l’effet d’îlot de chaleur qui frappe les secteurs urbanisés, où la minéralisation des surfaces (rues, parkings, cours, etc.) attise la hausse des températures.
Créer ou maintenir des bosquets d’arbres en ville, à quoi ça sert ?
Les arbres jouent un rôle important dans le confort thermique de la ville, la capacité de stockage du carbone, l’infiltration des eaux pluviales, la captation de certains polluants, etc. Ils sont également essentiels dans la protection de la biodiversité, en constituant des corridors biologiques, qui favorisent la présence de très nombreuses espèces végétales et animales.
Et leurs vertus ne s’arrêtent pas là : protection des sols, bien-être physique et mental des populations, lutte contre les pollutions sonores (1), production locale alimentaire, avec par exemple des arbres fruitiers à l’usage des citoyens ou des cantines scolaires.
Enfin, l’arbre urbain constitue un élément essentiel du paysage et de l’architecture, ainsi qu’un outil de sensibilisation et d’éducation, pour les enfants notamment, mais aussi d’autres publics.
Quels sont les atouts des arbres pour le climat ?
Les arbres sont des régulateurs du climat, par l’ombrage qu’ils apportent et par le phénomène d’évapotranspiration, qui libère des molécules d’eau dans l’atmosphère et ainsi la rafraîchit. Autre avantage, ils séquestrent le carbone et le stockent tout au long de leur vie.
Comment favoriser la place de l’arbre en ville ?
Il est nécessaire de repenser les aménagements sur une commune afin de laisser leur place aux arbres. Ces derniers sont souvent pénalisés par de multiples contraintes : des sols limités et pauvres, les passages de réseaux souterrains et aériens, la limitation des apports en eau par l’artificialisation du sol, u n climat urbain plus chaud et plus sec qui va impacter les premières années de plantation, les risques de dégradation liées aux usagers, l’absence de soin durant les trois premières années de plantation, etc.
Il convient donc de répertorier tous les lieux où l’arbre pourra avoir sa place, de donner la priorité aux aménagements végétalisés plutôt que minéralisés (place, parking, etc.), de cartographier les arbres existants pour mieux les protéger dans les projets d’aménagement, de choisir les bonnes essences, par exemple grâce à l’outil Arbo Climat. (https://data.ademe.fr/datasets/arboclimat-choix-des-essences)
Une collectivité qui souhaiterait se faire accompagner dans un projet de plantation d’arbres intégré dans un réaménagement urbain peut faire appel au Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement (CAUE) de la Nièvre (www.caue58.com).
La formation des agents des services des espaces verts est également un levier primordial pour apprendre à gérer les arbres d’une autre façon, de la plantation à l’élagage.
Une ville peut adopter une charte de l’arbre
La charte de l’arbre répond à de multiples objectifs et a vocation à rassembler les acteurs d’un territoire. Cet outil collaboratif est mis en place par les collectivités, mais implique également d’autres acteurs tels que les citoyens, les associations, les entreprises. La charte permet de planifier les moyens à mettre en place en termes de gestion, de restauration et de protection du patrimoine arboré.
Enfin, n’oublions pas que l’abattage d’un arbre ne doit être que la dernière solution envisagée, car si les « vieux » sujets ne demandent que peu d’entretien, ce n’est pas le cas des jeunes arbres et des plants. Il faut en effet les acheter, les planter, les arroser pendant plusieurs années, et tout cela a un coût financier et humain.
Par ailleurs, il faudra attendre des années avant que les jeunes arbres ne rendent les mêmes services écologiques que les arbres matures.
1. Selon les essences composant un mur végétal, il est possible d’atténuer le bruit d’environ 30 à 40 %.