Dans la forêt des Journées mondiales, celle du 5 décembre est consacrée aux sols. Initiée par les Nations Unies, elle vise à sensibiliser à la relation entre le sol et l’eau, primordiale pour parvenir à des systèmes agroalimentaires durables et résilients.
La survie de notre planète et de l’humanité dépend du lien entre le sol et l’eau. Plus de 95 % de notre alimentation provient de ces deux ressources fondamentales. L’eau du sol, indispensable à l’absorption des nutriments par les plantes, est le socle de nos écosystèmes ; c’est aussi la base de nos systèmes agricoles.
Ancrée au 5 décembre, la Journée mondiale des sols est une plateforme mondiale unique qui responsabilise et engage les citoyens du monde entier à améliorer la santé des sols.
Les menaces qui pèsent sur les sols
Malheureusement, les sols se dégradent à cause des activités humaines et du changement climatique. Sécheresses et inondations érodent les sols et dérèglent le cycle de l’eau en réduisant son infiltration et sa disponibilité pour toutes les formes de vie.
Par ailleurs, tous les ans, une surface importante du sol est artificialisée, en France (voir ci-dessous) comme en Europe. De plus, le tassement (causé par le passage d’engins très lourds ou le piétinement du bétail) entraîne une perte de porosité, créant ainsi des couches peu perméables.
Enfin, la pollution par les intrants chimiques utilisés pour les activités agricoles et la contamination par les métaux lourds constituent des menaces tout aussi graves. D’après l’INRAE (Institut national de la recherche agronomique), et selon les situations, il faut entre 100 et 1 000 ans pour que se forme 1 cm de sol.
Dans un récent rapport, l’observatoire d’Alterre Bourgogne a constaté une artificialisation de 675,6 ha de 2011 à 2020 sur le département de la Nièvre, soit 0,3% par rapport à la moyenne nationale sur la même période.
Sur la décennie précédente, 24 000 hectares d’espaces naturels, agricoles et forestiers ont été consommés chaque année en moyenne en France, soit près de 5 terrains de football par heure.
Le rôle des sols
Deux fonctions en particulier devraient à elles seules nous pousser à porter davantage d’intérêt à ce qui se passe sous nos pieds. Tout d’abord, les sols sont des réservoirs de biodiversité. À l’échelle mondiale, ils contiendraient plus de 25 % de la biodiversité connue. Cette biodiversité est indispensable au bon fonctionnement du sol à travers toutes les fonctions qu’elle rend : recyclage de la matière organique et des nutriments, création de conditions favorables à la vie des autres espèces, limitation de la présence de pathogènes, etc.
Savez-vous que le CO2 que nous émettons est aussi stocké dans les sols ? Selon l’ADEME, 4 à 5 milliards de tonnes de carbone seraient stockés dans les sols et forêts de France métropolitaine.
Que pouvons-nous faire ?
En agriculture, il faut rappeler que les pratiques de gestion durable, telles que le travail minimal du sol, la rotation des cultures, l’ajout de matières organiques et les cultures de couverture, améliorent la santé des sols, réduisent l’érosion et la pollution, et améliorent l’infiltration et le stockage de l’eau. Ces pratiques préservent également la biodiversité des sols, améliorent leur fertilité et contribuent au piégeage du carbone, jouant ainsi un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique.
Il est également possible de repenser l’utilisation des sols dans villes et villages. Par exemple, le Département a lancé un projet de végétalisation des cours de collèges, qui va rendre plus perméable une partie de ces espaces. C’est une façon de lutter contre les îlots de chaleur et d’apporter du bien-être aux élèves et aux agents.
Enfin, nous devons aussi sensibiliser le grand public et les scolaires. Le Conseil départemental a choisi de proposer une animation sur le sol à tous les collèges, à travers son catalogue d’animations. L’atelier QUBS, co-piloté par le Muséum national d’histoire naturelle, permet aux enfants, mais aussi aux adultes, de découvrir la biodiversité du sol de leur environnement proche. Les données recueillies lors de l’atelier peuvent ensuite être transmises au Muséum via une plateforme. C’est un outil pédagogique de plus au service des collégiens nivernais.