Sous l’égide de Fabien Bazin, président du Conseil départemental, et de Guy Hourcabie, président du Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre (SIEEEN), le comité de pilotage dédié au développement des énergies renouvelables dans la Nièvre a tenu sa session inaugurale à l’Hôtel du Département. Les maires, présidents d’intercommunalité et responsables de chambres consulaires ont été invités à s’associer à cette ambition essentielle pour la qualité de vie et l’avenir de la Nièvre.
Le dialogue citoyen Imagine la Nièvre ! a placé l’environnement parmi les priorités à défendre, à travers notamment l’engagement à promouvoir l’autosuffisance énergétique du département par le développement des énergies renouvelables – éolien, photovoltaïque, hydraulique, biomasse, géothermie, etc. À cette attente forte s’est ajoutée la volonté de l’État de définir des zones d’accélération de production des énergies renouvelables.
Ce double contexte a incité le Conseil départemental à jouer son rôle de rassembleur, en fédérant les collectivités locales et les chambres consulaires avec le Syndicat intercommunal d’énergies, d’équipement et d’environnement de la Nièvre (SIEEEN), partenaire naturel d’une démarche qui, à l’instar de l’accès aux soins et de la lutte contre l’illettrisme, voit l’exécutif départemental s’engager sur un terrain où on ne l’attend pas : « Nous agissons hors de nos compétences, mais c’est la vocation du Conseil départemental, faute de combattants, de créer du service public local », rappelle Fabien Bazin, en préambule du comité de pilotage inaugural, le 19 octobre à l’Hôtel du Département.
À ses côtés, Guy Hourcabie, président du SIEEEN, souligne que la Nièvre a besoin d’un nouveau souffle en matière d’énergies renouvelables : « Nous avons créé avec le Conseil départemental, en 2015, une Stratégie énergétique départementale. Elle était ambitieuse, peut-être trop. Les énergies renouvelables ne se sont pas développées autant que nous l’aurions voulu. Cette nouvelle phase peut nous permettre de combler notre retard. »
Réunis dans la salle François-Mitterrand, les maires, présidents d’intercommunalité et responsables de chambres consulaires ont partagé l’état des lieux de la consommation d’énergie et de la production d’énergie renouvelable dans la Nièvre. Sur ces deux aspects, les résultats sont inférieurs aux objectifs assignés. De 2014 à 2020, la consommation d’énergie a ainsi baissé de 11,10 % dans le département, loin des – 23 % attendus. Du côté de l’autosuffisance énergétique, le 13,22 % de 2020, dopé par le bois énergie des ménages, reste éloigné de la cible de 24 %; il faudra redoubler d’efforts pour atteindre 31 % en 2030, et 50 % en 2050.
Si le bois énergie est une « force » pour la Nièvre, l’éolien et le solaire offrent des potentiels de croissance qui se heurtent, pour le premier, à une « contestation systématique » des projets, et, pour le second, à « une opposition croissante ». Les études font apparaître des potentiels importants pour la géothermie et la chaleur fatale, issue par exemple des sites industriels tels que les aciéries d’Imphy.
La feuille de route des prochains mois est claire : définir une stratégie départementale de développement des énergies renouvelables d’ici l’été 2024, en identifiant les zones propices à l’échelle des intercommunalités – communautés de communes et communauté d’agglomération. « Le SIEEEN pourrait être l’opérateur public de ce développement pour notre département », propose Fabien Bazin.
Si la volonté d’assurer un nouvel essor aux énergies renouvelables ne fait pas discussion, l’objectif se heurte à une double contrainte technique et temporelle ; la première porte sur le réseau de transport d’électricité, insuffisamment armé pour supporter l’afflux d’une montée en puissance. « La Nièvre est en sous-capacité », reconnaît Guy Hourcabie. « Le schéma régional doit prendre cela en compte, sinon le développement des énergies renouvelables risque d’être bloqué par le réseau. » Autre sujet de préoccupation, le délai jugé irréaliste donné par l’État pour définir les zones d’accélération dans les communes : « L’annonce a été faite en septembre, les documents ont été donnés en octobre, et tout doit être décidé pour fin décembre », pointe un élu. « Cela paraît très compliqué en tenant compte de la consultation des conseils municipaux et communautaires, et des habitants. »
La demande d’un calendrier plus souple et cohérent fait partie des points sur lesquels Fabien Bazin et Guy Hourcabie ont prévu d’agir au plus vite auprès des services de l’État. Un nouveau point d’étape sera fait en décembre, pour la deuxième réunion du comité de pilotage.