En 2003, le Conseil départemental créait RESO Nièvre pour développer l’enseignement et la pratique des arts dans tout le territoire. Vingt ans plus tard, cette « pépite » unique en France permet à plus de 6 000 Nivernais de tous âges de goûter chaque semaine aux ravissements de la musique, du théâtre et de la danse. Avec un nouveau chef d’orchestre à sa tête, RESO Nièvre veut développer l’écho de ses actions et rayonner encore plus.
Parfumé de viennoiseries et de café, le temps des retrouvailles s’étire sous le préau du Conservatoire de Nevers. En ce matin du mardi 5 septembre, les enseignants et les responsables de RESO Nièvre savourent eux aussi leur rentrée, mettent à jour les informations estivales et esquissent les contours de leur année scolaire.
Arrivé quelques semaines plus tôt aux commandes de l’établissement public de coopération culturelle (EPCC), le nouveau directeur, Vincent Morel, enchaîne les paroles de bienvenue et les sourires. En aparté, il confie son émotion d’être désormais à la tête de RESO Nièvre, clef de voûte (et de sol) de l’enseignement artistique dans le département depuis vingt ans : « L’enseignement artistique, ce sont les premiers pas dans la culture. J’en suis un exemple, car je l’ai vécu enfant à Saint-Amand-en-Puisaye. »
Revenu vivre dans la Nièvre, l’organiste à la carrière déjà bien remplie (direction artistique de festivals, création de l’agence artistique Rameau) veut s’investir pleinement pour le rayonnement de RESO Nièvre, « une pépite unique en France ». Créé en 2003 par le Conseil départemental, qui le porte et le finance avec quinze collectivités locales (communes et communautés de communes), l’EPCC enseigne et accompagne la pratique de la musique, du théâtre et de la danse « sur 80 % du territoire » (voir encadré). Son rôle inestimable dans l’accès à la culture mérite d’être davantage valorisé, selon Vincent Morel : « Je souhaite mettre beaucoup plus en avant l’ensemble des projets. 6 200 personnes qui bénéficient chaque semaine d’une pratique artistique : quelle structure touche autant de monde dans la Nièvre ? »
En cette 20e année d’existence, l’occasion est belle en effet de promouvoir RESO Nièvre et le travail de ses 90 enseignants. Président du conseil d’administration, en sa qualité de vice-président du Département en charge de la culture, Wilfrid Séjeau convoque le souvenir de Paul Nizan (1) pour son mot d’introduction, dans l’auditorium Jean-Jaurès : « Est-ce que 20 ans est le plus bel âge de la vie ou non ? Je pense que oui. Cet anniversaire se déroule sous de très bons augures. Je suis ravi de l’arrivée de Vincent Morel, qui a été recruté de façon unanime par le conseil d’administration ; il connaît le territoire, il a à cœur de défendre l’éducation artistique et culturelle, la décentralisation et la vitalité de RESO Nièvre, qui est un outil extraordinaire. »
Et de saluer « l’engagement et la passion » des enseignants et de la direction de l’EPCC, « qu’il faut faire connaître encore plus ». Telle sera la mission de Vincent Morel, déterminé à « faire réseau » et à amplifier la résonance de RESO Nièvre, « qui n’a d’intérêt que s’il y a une diversité des membres ».
En savoir plus : www.reso58.fr
1. L’écrivain de l’entre-deux-guerres ouvrait son premier roman, Aden Arabie, par deux phrases mythiques : « J’avais 20 ans. Je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie. »