Depuis 2008, le Petit lac de Pannecière fait partie des Espaces naturels sensibles, bibelots de biodiversité bichonnés par le Conseil départemental. Le sentier pédagogique qui traverse sa couronne de végétation luxuriante a été récemment rénové, grâce à des financements de l’État et du Département. Au bout de la passerelle, l’observatoire révèle aux regards patients (et équipés) une faune à son aise dans ce milieu privilégié.
La passerelle respire le bois frais et brut. Le ruban qui barre son entrée d’un grand sourire tricolore atteste l’aménagement récent et l’inauguration imminente. En ce 13 juillet, le sentier pédagogique du Petit lac de Pannecière est foulé par une cohorte d’élus (1), de professionnels et d’agents du Département venus voir le fruit de trois mois de travaux (voir encadré) et, surtout, s’accorder une immersion dans cette jungle d’arbres vivants et morts qui s’est formée, au fil des ans, sur le pourtour de ce bassin de compensation du « grand lac ».
Imprévisible, tributaire des lâchers opérés par EDF, gestionnaire du barrage hydroélectrique, le niveau d’eau du Petit lac varie tout au long de l’année, jusqu’à lécher parfois le plancher de la passerelle. Le sol, marécageux, a nécessité un enfoncement des pieux supportant la passerelle et l’observatoire à près de 2 m. Si les pilotis sont en acacia du Loiret, le Morvan a fourni le chêne de la structure et le douglas des planches et du garde-corps. L’ensemble est prévu pour tenir 15 ans avant recyclage (voir encadré 2) et reconstruction.
Ouvert en 2008, le sentier pédagogique offre aux esprits curieux de (la) nature une trouée dans ce lacis épais couronnant le Petit lac. Un milieu plutôt hermétique à la présence humaine qui a vu s’épanouir, entre saulaies et roselières, une flore délicate et une faune en quête de tranquillité.
Impatiente ne-me-touchez-pas et ses fleurs explosives, mégaphorbiaie (friche humide), autochorie (dissémination brutale des graines par la plante) : les acteurs de l’inauguration ont droit à un plaisant quiz du service Patrimoine naturel du Département, avant de rejoindre l’observatoire. Ses ouvertures horizontales, aussi étroites que des meurtrières, invitent à plonger discrètement le regard sur les roselières et le lac, un peu plus loin. Colverts, cygnes tuberculés, foulques, grèbes huppés révéleront leur présence à qui sait attendre… Et observer, derrière un appareil photo, des jumelles ou une longue-vue. Les roselières offrent même une cachette et un nid appréciés d’un « oiseau rare », le râle d’eau.