Épreuve phare dans le calendrier sportif, le Tour Nivernais Morvan (TNM) fera visiter la Nièvre sur les chapeaux de roue à 85 cyclistes, du 15 au 18 juin. L’événement populaire et pointu compte parmi ses plus fidèles soutiens le Conseil départemental, qui a ratifié sa convention de partenariat sur le site inspirant du Puits des Glénons, à La Machine, lundi 3 avril.
Si le cyclisme de 2023 n’a plus rien de commun avec celui des « forçats de la route » immortalisés par Albert Londres il y a un siècle, la dimension physique et épique de ce sport justifiait bien que la signature de la convention de partenariat entre le Tour Nivernais Morvan (TNM) et le Conseil départemental se passât au musée de la Mine, à La Machine, lundi 3 avril. « Terre de vélo », la Nièvre est aussi une « terre d’industrie », et de mémoire, qui célèbre ses champions illustres comme ses anonymes mineurs de fond.
Il n’y avait donc rien d’incongru à voir, au pied de l’imposant chevalement du Puits des Glénons – la « petite Tour Eiffel » machinoise –, Daniel Barbier, maire de La Machine, Fabien Bazin, président du Département, Lionel Lécher, vice-président en charge des sports, et Raphaël Deschamps, président du comité d’organisation du TNM, réunis pour ratifier la convention.
« Nous fêtons les 40 ans du musée de la Mine, et cette signature est l’occasion d’allier la culture et le sport », explique Daniel Barbier, dont la commune accueillera l’arrivée de la première étape de la 45e édition, le 15 juin (voir encadré). Quatre autres étapes suivront, jusqu’à l’arrivée le 18 juin à Marzy. Le peloton de 17 équipes et 85 coureurs en aura alors terminé avec près de 600 km d’efforts sur les routes du département, entre val ligérien et Morvan. « La Nièvre est un grand stade naturel », rappelle Fabien Bazin. « Je rêve que la Semaine fédérale soit organisée un jour dans le département, que des milliers de cyclistes viennent le découvrir. La Nièvre est une terre de vélo, qui prouve que la réussite par le sport est possible. »
« Le Conseil départemental est un partenaire fidèle du TNM, une épreuve importante, un spectacle de qualité et une grosse machine qui mobilise 150 bénévoles », souligne Lionel Lécher, rendant hommage à Raphaël Deschamps, successeur de Jean-François Bernard à la tête du comité d’organisation. L’ancien rouleur sprinteur nivernais, qui a vécu le TNM au sein du peloton lors des 11e, 12e et 13e éditions, a longtemps épaulé « Jeff » dans l’ombre, et avoue en souriant s’habituer lentement à la nouveauté de la lumière : « Je force un peu ma nature. On était complémentaires avec Jean-François, qui était plus sur le relationnel, les prises de parole. »
Pour sa première édition « en solo », Raphaël Deschamps a dû également gérer le vent de face de la flambée des coûts énergétiques, et de ses conséquences sur les relations avec les villes étapes : « Les municipalités ne savent pas trop ce que leur coûtera la hausse des énergies, et elles avaient des difficultés pour bâtir leur budget. » Celui du TNM a subi lui aussi l’inflation : « On est à 158 000 €, dont 28 000 € de valorisation du bénévolat. Notre budget a pris une hausse de près de 15 % car tout a augmenté : l’hébergement, la nourriture, les déplacements. »
Dans ce contexte, le soutien du Département s’est révélé encore plus précieux : une subvention de 36 000 € (28 000 € au titre de la politique sportive et 8 000 € de partenariat de communication, pour le maillot jaune notamment). Consolation d’un édifice financier complexe à bâtir, l’engouement des cyclistes pour le TNM ne se dément pas : « Depuis la 11e édition, la course a toujours lieu une semaine avant le championnat de France, cela permet aux coureurs de faire un dernier effort avant ce rendez-vous. D’ailleurs, dans les 20 premiers du championnat de France, on retrouve en moyenne 10 coureurs qui étaient sur le TNM. Cette année, nous avons sélectionné 17 équipes mais j’ai reçu 32 demandes. »
Et si, en 44 éditions, le Tour Nivernais Morvan a écumé la plupart des routes « ni trop petites ni trop larges » de la Nièvre, il en reste encore à découvrir : « Cette année, le peloton va prendre une route sur laquelle il n’est jamais passé, du côté de Toury-sur-Jour. Ce sont nos bénévoles qui font les repérages, à vélo. »