Parmi les Journées mondiales célébrées au mois de mars, trois nous interpellent. Journée mondiale de l’eau, Journée mondiale des forêts et Journée mondiale sans viande. Quel est leur point commun ? Le changement climatique, bien sûr !
L’eau, un bien commun
Sans l’eau, pas de vie sur terre ! Saviez-vous que le cycle de l’eau influence directement le climat local (ou microclimat) ? Plus il y a d’eau dans l’atmosphère, plus ses effets modérateurs sur les températures et les microclimats sont importants, et moins les événements climatiques extrêmes sont violents.
En augmentant les variations du cycle hydrologique, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes, réduit la prévisibilité des ressources en eau, amoindrit la qualité de l’eau. Il menace la biodiversité, et par conséquent tous nos besoins en eau.
La France n’est pas épargnée : la température moyenne de l’air a augmenté d’environ 1° C depuis le début du XXe siècle avec une accélération plus marquée à partir du milieu du siècle. Une étude (Ribes et al., 2016) montre effectivement une élévation de la température en France de 1,5 °C (± 0,5) sur la période 1959-2009.
Ce changement se traduit par une élévation de la température des eaux, mise en évidence dans plusieurs cas, par exemple sur la Loire qui s’est réchauffée en moyenne de 1,2°C en 32 ans. Tout récemment, la sécheresse hivernale de février 2023 a été jugée extrêmement préoccupante par les météorologues et scientifiques.
En résumé, le changement climatique bouleverse le cycle de l’eau à deux niveaux : soit il est cause de la disparition définitive ou temporaire de zones en eau (rivières, mares asséchées, etc.), soit il est le facteur de bouleversements ayant des conséquences variables, comme la hausse de la température de l’eau : les lacs et rivières voient la température moyenne des eaux de surface et des eaux profondes augmenter. Cette augmentation modifie l’équilibre chimique des écosystèmes et provoque des réactions en chaîne sur la faune et la flore… et sur les êtres humains !
La potabilité de l’eau n’est alors plus assurée, entraînant des risques pour la santé. Et le partage de cette ressource qui s’amenuise peut être la cause de conflits.
Pour en savoir plus : https://nievre.fr/2022/11/15/la-vulnerabilite-de-leau-dans-la-nievre-face-au-changement-climatique/
La forêt, notre poumon vert !
Le changement climatique, qui a pour origine les activités humaines, affecte durablement tous les écosystèmes, dont les forêts.
Les forêts hébergent 80 % de toute la biodiversité terrestre. Les animaux, plantes, champignons et bactéries fournissent des services indispensables à la nature et à la survie de l’homme, tels que la régulation de la qualité de l’eau ou le maintien des sols. De plus, les arbres stockent du CO2 tout au long de leur vie.
Pourtant, malgré ces fonctions inestimables, la destruction des forêts progresse chaque année partout dans le monde. Elle est causée par les opérations de déboisement ou des incendies et envoie chaque année des milliards de tonnes de carbone dans l’atmosphère. En effet, en détruisant ces arbres, on réduit la capacité de l’écosystème mondial à stocker du CO2. Moins d’arbres, c’est moins de CO2 absorbé et donc plus d’effet de serre.
En France et en Europe, l’année 2022 a été particulièrement marquée par des feux de forêt dévastateurs. En France, en 2022, la superficie brûlée est d’un peu plus de 66 000 hectares, contre 30 000 hectares en 2021 !
La déforestation est également le résultat d’un changement d’usage des sols forestiers permanents. Globalement, on rase des forêts pour mettre en place des activités agricoles (73 %), pour l’expansion urbaine (10 %), le développement d’infrastructures (10 %), et enfin l’exploitation minière (7 %).
Pour en savoir plus : https://nievre.fr/2022/09/27/mardi-du-climat-la-nievre-une-des-reserves-forestieres-les-plus-importantes-en-france-en-transformation-a-cause-du-changement-climatique/
Manger moins de viande mais manger mieux !
Ces activités agricoles concernent principalement l’élevage et l’agriculture végétale qui nourrit les animaux. Ces deux activités contribuent amplement aux émissions de méthane d’origine humaine (à hauteur de 34 %) et de protoxyde d’azote (66 %), deux gaz au très fort pouvoir de réchauffement global.
Si le facteur « élevage » n’est pas la première cause de déforestation dans tous les pays, la consommation d’aliments carnés, elle, a augmenté partout ! Ainsi, selon les données de la FAO (Food and Agriculture Organization, Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), la consommation mondiale de viande a été multipliée par près de cinq au cours des soixante dernières années, passant de 71 millions de tonnes en 1961 à 339 millions de tonnes en 2021 !
Or, aujourd’hui, à l’échelle mondiale, l’élevage représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, soit autant que le secteur du transport ! Même s’il convient de différencier les modes d’élevage d’un pays à un autre (extensif ou intensif, fertilisation des prairies, nourriture des animaux à base de soja, etc.), les conséquences de ces différentes pratiques participent au changement climatique global. Les différents rapports du GIEC confirment la nécessité de changer de régime alimentaire. Chacun d’entre nous peut contribuer à la lutte contre le changement climatique : manger moins mais manger mieux !