La France vient de vivre, en janvier-février, plus de 30 jours sans pluie. Et de découvrir le concept de sécheresse hivernale. Voilà qui semble, de prime abord, bien étonnant ! Les sécheresses estivales bien documentées et fortement relayées, sont malheureusement devenues communes. Cependant, dans notre imaginaire collectif, il semble difficile d’associer hiver, sécheresse et même feux de forêt. Et pourtant…
Pas de pluie depuis la mi-janvier et jusqu’à la dernière semaine de février. Si la météo relativement douce et ensoleillée sied à tout un chacun, elle est de mauvais augure pour notre ressource en eau ! En effet, cette absence de pluie va de pair avec des températures bien trop élevées pour la saison, qui annoncent déjà une sécheresse préoccupante pour les mois à venir.
De plus, cet hiver 2023, qui succède à un été 2022 extrêmement sec, se distingue déjà par la sécheresse qui touche de nombreuses régions de France. En France, 31 jours sans pluie affectent les nappes phréatiques qui n’ont pas encore atteint un taux de rechargement suffisant pour assurer correctement les besoins en eau de l’été à venir. C’est normalement sur cette période de novembre à mars que les stocks d’eau se reconstituent, tant au niveau des nappes souterraines que des rivières.
Les scientifiques craignent en outre une année 2023 plus chaude que l’année 2022. Selon Météo France, « le mois de février devrait se terminer avec un déficit pluviométrique de l’ordre de 50 % ».
La conséquence est également visible sur les sols, qui sont bien plus secs qu’habituellement, sur la même période. Le manque d’eau et la sécheresse des sols fragilisent la végétation et augmentent les risques d’incendies. Cette précocité est déjà malheureusement constatée dans les Pyrénées-Orientales, où 60 hectares ont déjà été ravagés par les flammes début février.
Tous ces signaux sont autant de marqueurs du changement climatique. Même si les scientifiques espèrent une pluviosité abondante en mars et en avril, il n’en reste pas moins que la situation est actuellement critique et que la ressource en eau demeure fragile.
C’est la raison pour laquelle le ministère de la Transition écologique appelle les préfets à prendre des arrêtés de restriction d’eau « dès maintenant » pour anticiper d’éventuelles situations de crise pendant l’été.
Quelle que soit la saison, chacun d’entre nous a la capacité de faire des économies d’eau : ne pas laver sa voiture au jet d’eau et aller plutôt dans une station de lavage, prendre une douche plutôt qu’un bain, détecter les fuites d’eau et les signaler rapidement, utiliser une quantité d’eau minimale pour laver les sols, bien remplir son lave-vaisselle ou son lave-linge, installer un mousseur sur un robinet ou même expérimenter les toilettes sèches !