Le 2 février est dédié à la Journée mondiale des zones humides, pour commémorer la signature de la Convention sur les zones humides, le 2 février 1971, dans la ville iranienne de Ramsar. L’occasion est idéale pour évoquer ces milieux naturels fragiles dans la Nièvre, et l’impact que leur inflige le changement climatique.
Si les zones humides ne sont pas les milieux naturels les plus connus du grand public, elles ont pourtant une importance fondamentale dans la lutte contre le changement climatique. En effet, en tant que puits de carbone naturels, les milieux humides atténuent le réchauffement climatique global. De manière générale, le carbone est capté par la végétation via la photosynthèse. De plus, à condition qu’elles ne soient pas dégradées, les tourbières ont un rôle primordial : la transformation progressive de la végétation en tourbe accumule pendant des milliers d’années des quantités importantes de carbone.
Les zones humides peuvent être comparées à des éponges géantes qui se gonflent des eaux de crue ; la plupart des milieux humides peuvent stocker l’eau dans le sol ou la retenir à leur surface. Ils permettent donc de diminuer l’intensité des crues et les dommages causés par les inondations. L’eau accumulée pendant les périodes pluvieuses ou lors d’événements météorologiques exceptionnels pourra alimenter progressivement les nappes phréatiques et les cours d’eau pendant les périodes sèches.
Cependant, ces atouts ne sauraient masquer leur fragilité. En effet, lorsque les zones humides sont drainées ou réchauffées, elles libèrent les principaux gaz à effet de serre qui captent la chaleur dans l’atmosphère, dont le dioxyde de carbone et le méthane. Par ailleurs, il ne faut pas négliger l’impact des sécheresses qui compromettent la capacité des zones humides d’eau douce à fournir d’autres services écosystémiques tels que l’amélioration de la qualité de l’eau et son approvisionnement, ou encore le contrôle des inondations. Or, si les zones humides ne peuvent plus remplir leur rôle, elles participent à l’aggravation des impacts écologiques et socio-économiques négatifs.
Enfin, les zones humides constituées en réseaux sont autant de corridors écologiques par lesquels espèces animales voyagent vers des zones plus froides et s’adaptent ainsi à la hausse des températures.
Le Département de la Nièvre s’est donc engagé à protéger les zones humides incluses dans les Espaces naturels Sensibles : le Bec d’Allier à Gimouille, la tourbière des Sources de l’Yonne à Glux-en-Glenne, les étangs de Baye et Vaux à La Collancelle, ainsi que le Domaine de la Beue à Varennes-Vauzelles.
Autre espace protégé, la Réserve naturelle régionale des tourbières du Morvan a vu sa gestion confiée au Parc naturel du Morvan, en partenariat avec le Département.
Ces sites sont autant d’alliés naturels précieux et fragiles qu’il convient de sauvegarder dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique.