De prime abord, le rapport entre les déchets et le changement climatique ne semble pas flagrant, mais il est pourtant bel et bien réel. Quel est l’impact des milliards (!) de tonnes de déchets annuels sur les enjeux environnementaux ? Quelles sont les actions qui peuvent être mises en œuvre pour y remédier ? Pour répondre à ces questions, nous vous proposons cette vidéo réalisée par la Fondation pour la nature et l’homme, fondation française reconnue d’utilité publique qui vise à sensibiliser aux questions environnementales. Explications préalables.
Avant de répondre à la question « Déchets et changement climatique, quels liens ? », la Fondation pour la nature et l’homme commence par rappeler la définition des déchets, « des substances, matériaux ou produits jetés car n’ayant plus d’utilisation précise ». Autant dire que chacun d’entre nous, au quotidien, et même plusieurs fois par jour, est concerné par l’action de « jeter ».
Les déchets se classent en fonction de leur provenance ; il existe ainsi trois « sources » de déchets : industrie, bâtiment et ménages. Cette dernière catégorie se compose essentiellement de restes de repas, emballages, verres, etc., qui occupent une part importante dans ce qui est jeté. En effet dans le monde, entre 3 à 4 milliards de tonnes de déchets ménagers sont produits par an.
Néanmoins, cette production diffère d’un continent à l’autre. En moyenne, un Européen produit environ 2 kg de déchets par jour alors qu’un Africain en génère 600 g
Si l’Europe engendre beaucoup de déchets ménagers, de multiples solutions sont déjà prises par les pays qui la constituent pour réduire ces impacts et améliorer leurs sobriétés résiduelles. Pour illustrer ces points d’avancement, la Fondation pour la nature et l’homme donne l’exemple de la production française en déchets ménagers : « En France, 40 % des déchets ménagers sont recyclés, 30 % sont stockés en décharge, et 30 % sont incinérés. »
Mais même si la tendance est à l’effort pour le recyclage et les bonnes pratiques démocratisées en matière de tri, il n’en demeure pas moins que les impacts sur le changement climatique existent. En voici deux preuves.
1. Le secteur des déchets est l’un des trois principaux secteurs émetteurs de méthane (après l’agriculture, l’industrie pétrolière et gazière) ; il est responsable d’environ 20 % des émissions de méthane d’origine humaine dans le monde. Le traitement et la gestion des déchets sont responsables de 3 % des gaz à effet de serre mondiaux émis chaque année dans l’atmosphère. Et n’oublions pas que la création des produits (extraction et transformation des matières premières telles que le pétrole et les métaux, fabrication ou distribution, etc.) avant qu’ils ne deviennent des déchets peut influer à la hausse sur ce pourcentage.
2. Les déchets pèsent aussi sur la santé humaine et sur la dégradation de l’environnement. En effet, leur production et leur gestion contribuent notamment à la pollution de l’air, de l’eau et des sols. En ce qui concerne la pollution de l’air, à court terme, le méthane est plus de 80 fois plus puissant que le dioxyde de carbone en tant que polluant climatique, et est responsable de près de la moitié du réchauffement d’1 °C que nous avons connu jusqu’à présent.
Bien heureusement, il existe des solutions pour limiter ces impacts. La Fondation pour la nature et l’homme énumère un certain nombre d’entre elles. Une des solutions pourrait être le passage d’une économie linéaire à une économie circulaire. Alors que la première préconise la production, la consommation, puis le déchet, la seconde favorise une production durable en concevant des produits aux cycles de vies plus longs, non polluants.
L’économie circulaire dispose de nombreuses vertus ; elle permet de privilégier une logique zéro déchet, une consommation plus sobre, des produits en vrac et durables, une gestion durable des ressources grâce à la réparation, à la réutilisation, au tri ou au recyclage. Elle incite à la valorisation des déchets en ressources, comme le compostage qui transforme les déchets de cuisine en engrais naturels.
Ce mode d’économie, s’il respecte bien chaque étape, permettrait notamment aux pays du sud, qui manquent de moyens pour gérer leurs déchets et abritent des décharges à ciel ouvert, de résoudre en partie le problème de collecte des déchets.
Il n’existe pas de solution unique pour une meilleure gestion des déchets. Mais plusieurs paramètres peuvent évoluer pour réduire leurs impacts sur le changement climatique. À chacun de s’en emparer dans son quotidien en adaptant sa consommation et en améliorant le recyclage de ses déchets.
Visionnez la vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=lAfrlXR-vLs