Dans le cadre de la Journée Mondiale du climat nous avons choisi de dresser le portrait d’un modèle local qui s’évertue à avoir une gestion exemplaire dans le domaine de l’agriculture.
La semaine dernière, une vingtaine d’élus et de techniciens étaient conviés à l’Agropôle du Marault pour le Climat tour. Une rencontre initiée par le Conseil départemental qui colle à la Stratégie d’adaptation au changement climatique, en abordant des thématiques sur les principaux enjeux environnementaux et sociétaux.
Le rendez-vous était fixé à l’Agropôle du Marault pour aborder l’une des thématiques environnementales primordiales pour le territoire, à savoir l’agriculture face au réchauffement climatique. Après un état des lieux de l’agriculture nivernaise par la Direction départementale des territoires, les participants ont visité l’espace test maraîcher et le jardin agroécologique. Celui-ci est un tiers lieu dans lequel Maxime Thoriel développe et expérimente depuis 3 ans plusieurs solutions dites alternatives (permaculture, agroécologie, jardin naturel, aquaponie, etc.) qui au fil des aléas climatiques s’imposent non plus comme des solutions alternatives, mais comme des évidences.
Pour parfaire la vision d’ensemble et les alternatives, le Climat tour s’est terminé par la visite d’une exploitation nivernaise, un modèle résilient qui s’évertue à avoir une gestion exemplaire dans ce domaine. Direction la commune de Verneuil, plus exactement au lieu-dit Les Taumonts, où la famille Cotet a trouvé l’équilibre parfait entre la gestion cohérente d’une exploitation et les gestes écoresponsables.
Des précurseurs du bio
Même si la certification bio n’a été délivrée qu’en 2015, les parents, Gérard et Nadine, et leur fils Christophe, qui a repris l’exploitation, ont adopté depuis longtemps une démarche exemplaire. Le choix de produire en bio remonte à 40 ans, un choix précurseur qui à l’époque n’a pas forcément été apprécié. Mais avec le recul et la tendance actuelle du consommateur à consommer bio, le choix est d’autant plus assumé par Gérard Cotet : « L’agriculture telle qu’elle est pratiquée actuellement n’a plus de raison d’être. Il faut arrêter l’utilisation de pesticides, ils ne nourrissent pas. Ils sont meurtriers. » Des mots qui interpellent, mais qui font écho et résument parfaitement le combat de cette famille engagée ; la neurotoxicité des pesticides est vérifiée et contribue à l’émergence des maladies neurodégénératives, comme les maladies de Parkinson et d’Alzheimer.
Fort de son expérience dans le domaine et sa passion pour le vivant et la biodiversité, Gérard Cotet est un pédagogue hors pair, qui captive l’attention et avec beaucoup d’humour et de plaisir. Il explique simplement comment les plante, les arbustes interagissent, cohabitent pour créer un écosystème favorisant la pousse naturelle. Il est important de respecter les rythmes de la nature en la laissant s’autoréguler, il faut introduire des germes et des bactéries naturelles pour enrichir la terre. Autre impératif, protéger la faune en favorisant la création d’abris ; la famille Cotet a planté sur son exploitation l’équivalent de 2 km de haies bocagères composées de 27 essences différentes, et 8 hectares de noyers. Essentielle et vitale pour le bon fonctionnement d’une exploitation, la ressource en eau a été préservée avec la création de deux réserves qui permettent d’être autonome.
« Il faut repenser l’agriculture. »
Toutes ces réalisations concrètes font de cette petite exploitation de 46 hectares qui comprennent un élevage d’ovins (des brebis de race romane), des ruches, des arbres fruitiers, des noyers (un peu plus de 330 plantés), un modèle de résilience. Gérard Cotet conclut la visite en précisant que ce combat, il le mène « non pour sa famille, mais pour les générations futures. »
Une visite appréciée qui illustre parfaitement l’adaptation au changement climatique et confirme que l’agriculture nivernaise devra revoir sa façon d’envisager l’avenir, en privilégiant les petites exploitations qui prônent la diversification et le respect de la nature, deux aspects qui apparaissent comme une des solutions.