Séverine Perrier est une artiste aux multiples talents qui utilise le collage numérique et papier pour s’exprimer. S’inspirant de ses voyages et de la mythologie des contes de fées, du cinéma ou encore de l’imagerie populaire, elle expose jusqu’au 20 novembre dans le hall de la mairie de Varennes-Vauzelles.
Après des études artistiques (Beaux-arts de Nîmes), durant lesquelles elle va expérimenter la sculpture, l’installation et le photomontage, Séverine Perrier suit en parallèle une formation universitaire qui lui fera découvrir l’art-thérapie, le théâtre et la scénographie. Se sentant restreinte dans la création, elle décide de revenir à sa passion d’enfant : le collage. « Une technique facile à mettre en œuvre » qu’elle pratiquera lors de ses voyages en Inde, au Népal et en Turquie. En 16 ans, elle a ainsi récolté, collectionné des images, qu’elle retravaille ensuite grâce au numérique.
Dans le hall de la mairie de Varennes-Vauzelles, cadre de son exposition, l’espace n’est pas très grand, mais tout de même suffisant pour y découvrir tout le talent et toutes les formes d’expression artistique de cette quadragénaire. Une fois la porte franchie, le regard est inéluctablement attiré par une débauche de couleurs, celles des illustrations réalisées pour Contes et légendes au jardin, recueil de nouvelles lauréates du concours d’écriture organisé par Nevers Agglomération. Le jardin est l’un des sujets d’inspiration pour l’artiste. Elle apprécie ce microcosme où elle expérimente les cultures de plantes exotiques, des semis pour le potager. Elle aime regarder évoluer ce monde qui grouille de vie, passant de l’infiniment petit à l’infiniment grand, et cela se ressent dans ses réalisations. Il faut alors s’approcher pour apprécier les détails et prendre conscience du travail accompli. Les possibilités d’interprétations sont alors déclinables à l’infini.
Un monde oscillant entre réalité et fantastique
Place à la découverte des illustrations réalisées par superpositions d’images numériques. Une partie des œuvres sont exposées dans des vitrines. Là, l’ambiance est toute autre. L’association d’images collées sur des supports crée une alchimie, un monde étrange où l’infiniment petit prend alors toute sa dimension. Ce savant mélange de collage d’imageries populaires, associé parfois à des objets, plonge le visiteur dans un monde étrange. Un univers merveilleux où la bizarrerie côtoie les thèmes fantastiques, qui rappellent les cabinets de curiosités du XVIe siècle.
Les personnages sortis tout droit de Freaks (film de Tod Browning, 1932) amplifient cette atmosphère surréaliste et farfelue. Ces monstres humains où chaque découpe minutieuse, chaque détail, chaque assemblage ont leur importance, ce sont les enfants de Séverine Perrier ; chacun fait référence à des moments vécus, à des expériences ou des rencontres. Cela se ressent quand on les observe, on s’attend même à ce qu’ils prennent vie tellement ils sont chargés de souvenirs. Une vision fantasmagorique se dégage de l’ensemble, provoquant un subtil mélange d’émotions dans lesquelles la frontière entre le rêve et la réalité est à peine visible.
L’exposition est visible jusqu’au 20 novembre.
Pour ceux qui l’auront ratée, Séverine Perrier sera, à partir du 25 novembre, l’une des artistes présentes dans la boutique éphémère, rue des Francs-Bourgeois à Nevers.