Crédit photo : La Maison
Elles n’étaient que des numéros. Les cinq loges de La Maison auront désormais un nom, choisi en toute subjectivité par le directeur, Jean-Luc Revol, parmi ses coups de cœur théâtraux. Venue jouer son « seule en scène » 36 chandelles dans la maison de Molière, le 19 octobre, la comédienne Catherine Salviat a été la première à inaugurer « sa » loge. Avec fierté et surprise.
Elle tire de son sac sa tenue de scène : une « petite velourade » (la veste noire), un pantalon et une chemise couleur argent. Les accroche à des cintres dans la loge dont l’entrée est désormais ornée d’une plaque portant son nom. A trois heures de jouer 36 chandelles dans la maison de Molière, son spectacle d’anecdotes cueillies au fil de ses 36 années à la Comédie-Française, Catherine Salviat prend la pose en souriant pour une inauguration sans cérémonial, aux côtés de Jean-Luc Revol, directeur de La Maison.
« C’est extraordinaire, incroyable. Je suis fière », affirme la brindille rayonnante, sensible à l’hommage inédit qui marque de son empreinte un lieu de passage traditionnellement anonyme mais essentiel dans la vie de comédien : « Une loge, c’est une maison – la maison – on s’y prépare, on s’y maquille. On a peur, et on y revient très heureux quand le spectacle est fini. C’est important de savoir qu’on y est bien accueilli. J’aime bien que ce soit un lieu vivant. » Avec le temps et le métier, la loge n’est plus l’abri de son trac dévorant, mais simplement le témoin de « la petite adrénaline sympathique ».
C’est la rénovation de La Maison qui a inspiré l’initiative de ces baptêmes à Jean-Luc Revol : « Les cinq loges ont été refaites. Elles n’avaient que des numéros. J’ai trouvé que ce serait plus sympa de leur donner des noms d’acteurs de théâtre. Avec Catherine, nous avons fait Hamlet (en 2011 avec sa compagnie TCF, NDLR). Elle est géniale, très simple, toujours positive. C’est une super comédienne. »
La deuxième loge portera le nom de Michel Duchaussoy (décédé en 2012), géant du théâtre et du cinéma que Catherine Salviat a côtoyé à la Comédie-Française (« nous avons fait une dizaine de spectacles ensemble ») et que Jean-Luc Revol avait fait jouer dans La Tempête en 1997.